Une certaine vision d'Humakt.

Auteur: Eliane Jaulmes <jaulmes_at_...>
Date: Fri, 30 Aug 2002 11:06:24 +0200 (MEST)


Re-bonjour,

Vos dernieres discussions sur Humakt m'ont donne envie de m'interesser un peu plus a ce dieu. J'ai ecrit un petit texte sur un Humakti qui montre sa vision du monde. C'est sans doute une vision un peu extremiste mais vous me direz ce que vous en pensez si vous avez le temps de lire.

Eliane.

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Pri�re � Humakt.

D'un geste souple et silencieux, je d�gaine mon �p�e. La lame sort du fourreau sans m�me en effleurer les bords, un geste accompli tant de fois que l'arme n'a sans doute plus besoin de mon bras pour la guider. Mes l�vres esquissent une pri�re � mon Dieu. Ce combat lui appartient. Je ne suis que son �p�e. Les hommes sont trois. Ils ne m'ont pas encore vu et avancent sans savoir que la Mort marche � leur c�t�. Insouciants, inconscients, irrespectueux. M�me les animaux de la for�t se taisent devant Humakt. Je les vois. Ils parlent entre eux, s'agitent. A quoi leur sert donc tout cela ? Seul compte Humakt et sa b�n�diction, le reste n'est qu'une illusion dans laquelle se bercent ceux qui ont peur d'affronter mon ma�tre. L'un d'eux se fige, les yeux riv�s sur moi. Je me tiens au milieu du chemin, silencieux, l'�p�e � nu, la pointe vers le bas. Sa lame noire, b�nie par mon Dieu, semble engloutir la lumi�re du soleil. Je la sens impatiente d'honorer

Humakt. Les hommes ont enfin compris. Ils lisent la Mort sur mon
visage. Leur mort ? Ma mort ? Peu importe. Ce combat appartient �
Humakt. Les hommes saisissent leurs armes : une hache, un glaive, une
lance. Mon �p�e accueille et salue ses adversaires. Nous allons danser ensemble pour la plus grande gloire de mon Dieu. Les trois hommes se ressaisissent. Je suis seul, ils sont trois. Ils avancent prudemment, je bondis vers eux. La hache se l�ve, h�sitante, maladroite. Mon �p�e part � sa rencontre. Les armes se touchent puis s'�cartent. Leur tintement s'�l�ve dans les bois silencieux, un chant de m�tal pour Humakt. Le glaive s'approche dans mon dos. Je ne le vois pas mais je sens ses mouvements. Il est trop lent, trop mou. Il y a trop de doutes en lui. Ma lame vole et mon corps la suit. Les lames s'affrontent et le glaive c�de. Il tombe dans la poussi�re. Mon �p�e poursuit sa route, creusant un sillon rouge. L'homme vacille. Son regard plonge dans le mien, � la recherche de r�ponses. Humakt les lui donnera. Un cri de rage retentit. La hache fonce sur moi, aveugl�ment. L'homme a trop de fureur, trop de col�re. Il y a trop de liens tiss�s autour de lui. Nous dansons quelques pas. Lui et moi. �p�e et Glaive. Nous sommes unis en cet instant pour la b�n�diction d'Humakt. Puis la danse prend fin. Ma lame vient embrasser son torse. Les mains crisp�es de l'homme se tendent vers le corps de son compagnon. Humakt vient de les r�unir. Je sens une morsure sous mes c�tes. Mes chairs accueillent ce baiser glac�. La lance qui me l'a offert recule, incertaine. Je me tourne vers elle. La lame de mon �p�e n'est plus noire mais rouge. Je suis seul face � la lance dans un dernier duo. La lance h�site, trop tremblante, trop fuyante. L'homme a trop de peurs en lui. Il recule plusieurs fois devant mon �p�e. Son dos vient heurter un arbre. L'homme me parle, une suite de mots saccad�s, mais je ne l'entends pas. Ma lame balaye la lance et vient caresser la gorge de l'homme. Ses paroles s'effacent dans les airs. Ses mains cessent de trembler. Humakt vient de lever ses peurs.

Les oiseaux recommencent � chanter. Mort est partie. Cette fois encore, elle n'est pas venue pour moi. Ma derni�re pri�re est pour une prochaine fois. Je nettoie la lame noire et je rengaine mon �p�e.

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