Chroniques de Gwandor - 10ème et 11ème partie

Auteur: El Hobbit <yahermenier_at_...>
Date: Fri, 09 Feb 2007 09:31:27 -0000


10ème partie – Rencontre inattendue à Jonstown

Participants: Mordred, Grenwulf, Rokald, Bofrost et dans une moindre mesure Sygurd.

        Face à une situation paraissant inextricable. Nos jeunes héros décidèrent de se rendre dans la ville de Jonstown et plus particulièrement au temple de Lankor Mhy dans l'espoir d'y trouver une solution pour pouvoir amener le clan des Terreverte à payer le tribut du Chaume Brûlé.

        Ils quittèrent le Gwandor et s'engagèrent sur la route tracée par Sartar lui-même qui menait à Jonstown. Mordred pour sa part s'y
était déjà arrêté à plusieurs reprises lors de ses voyages en quêtes
d'adorateurs et lieux saints de Yinkin. Sygurd quant à lui, était un habitué de Jonstown. Depuis son initiation au culte de Lankor Mhy à l'age de quinze ans, il avait passé déjà plus de la moitié de son temps dans le temple du sage gris.

        Jonstown était une des quatre cités de Sartar dont la population était estimée à mille cinq cent âmes. Plus de la moitié des habitations étaient construite en pierres, comportait deux étages et possédaient une cheminée, le reste étant composé de maisons longues traditionnelles. La cité était connue pour ses guildes marchandes, elle y accueillait la confédération de Jonstown comprenant les tribues Culbréa, Cinsina et Malani. Depuis l'invasion de l'Empire, une partie de la ville avait été réquisitionnée par les lunars, ils y bâtirent un temple des Sept Mères, d'Etyries, quelques routes pavées ainsi qu'un petit fort pour l'armée provinciale lunar en place à Jonstown. La cité était séparée en deux parties distinctes, l'ancienne et la nouvelle ville.

        La cité était entourée d'une grande muraille, elle-même bordé par de nombreuses tentes et troupeaux de bétails restés à l'extérieur de la cité. En entrant par la porte principale, Sygurd se rendit aussitôt au temple de Lankor Mhy afin d'y prendre ses quartiers pour les prochains jours (il y restera pour une période encre indéterminée). Les autres Gudnys décidèrent de ne se rendre ni dans la maison clanique des Gwandor ou résidait la famille de l'Issaries du clan, ni dans la maison tribale des Culbréas. En lieux et place d'un endroit familiale ils préférèrent s'établir dans une auberge ou les ragots et rumeurs pourraient leur servir, ils jetèrent leur dévolue sur une auberge connue pour y accueillir toutes les cultures présentent dans la cité : Chez Simbal.

        L'auberge se situait sur l'avenue de l'Empereur. C'était un bâtiment en pierre de deux étages dont le toit était couvert de colombes blanches se reposant au soleil. En arrivant sur le porche, une odeur délicieuse de tarte aux pommes encore chaudes parvint à leur narine pour les inviter à entrer. Une fois à l'intérieur ce fut la découverte d'un nouveau breuvage ; le vin. Si Bofrost et Rokald se refusèrent à en boire (Ils auront à peine trempé les lèvres sous la pression de Mordred), Grenwulf et Mordred y prirent goût assez rapidement. Les Gudny réservèrent un dortoir pour la nuit et quittèrent l'auberge. Grenwulf se rendit au temple d'Humakt pour y faire ses dévotions et le reste de l'équipe se promena dans le Quartier des Marchands ou résidaient la majorité des Culbréas. Ils discutèrent avec plusieurs citadins et observèrent discrètement la maison clanique du Gwandor sans trop s'en approcher, ne voulant attirer l'attention de la famille de Hamdir Vivelangue. Pour se rendre au temple d'Humakt, Grenwulf travers le pont puis passa l'ancienne porte du Grizzli menant à l'ancienne partie de la ville. Cette porte fut autrefois sous la protection de héros dont les restes avaient été enterrés sous les fondations, mais depuis la conquête de l'Empire, les forces de la Lune Rouge avaient bâillonné le pouvoir de la porte. C'est avec beaucoup de déception que Grenwulf put constaté que les rumeurs disaient vrai. Le temple d'Humakt de Jonstown, la Maison de la Mort, n'était finalement plus qu'une sorte d'un hall pour obtenir les services de mercenaires. Dépité, le jeune humakti s'en retourna auprès de ses amis.

        Le soir venu, les Gudnys se trouvèrent attablé à l'une des tables rondes de l'auberge de Simbal. Il était coutumier dans cette auberge de voir un heortiens s'asseoir à côtés d'un tarshite, d'un peloriens ou tout autre citoyen de l'Empire. Aussi, deux jeunes peloriens à peine sortie de l'adolescence, habillés et coiffés à la dernière mode, se joignirent à la table des cousins. « Permettez-nous de nous joindre à vous… patron ! Un pichet de rouge ! ». Les cousins, surpris, n'eurent pas le temps de dire quoi que ce soit. A peine assis, les jeunes peloriens expliquèrent qu'ils étaient de jeunes apprentis d'Irripi Ontor (le Dieu du Savoir Pelorien) et qu'ils
étaient en Sartar pour mieux connaître les cultures barbares du sud
et souhaitaient en savoir plus sur les jeunes heortiens leur faisant face. La situation aurait pu mal tourné face au manque profond de diplomatie des jeunes peloriens qualifiant les joueurs de barbare, sous-développé, non civilisé, etc. Mais la réputation du Gwandor n'était plus à faire, aussi quand les Gudnys répondant à leurs questions, leur dire d'où ils venaient, les peloriens devinrent blanc comme le marbre, se mirent à bégayer et quittèrent la table sans demander leur reste. Après quelques verres supplémentaire les cousins airent se coucher, partageant le dortoir avec un marchant d'Issaries et ses deux initiés en provenance du clan Gorde.

        Le lendemain matin, durant le petit déjeuner, nos jeunes héros assistèrent à une discussion entre un forgeron nommé Kamil et Simbal. L'ouïe fine de Mordred et Rokald leur permirent d'écouter la conversation portant sur un certain Kagradus le Rêvant. Celui-ci aurait rêvé de la nomination de Kamil au rang de meilleur forgeronrouge  (forgeron travaillant le bronze) de Jonstown avant même que la nomination soit officielle. Kamil en étant tout retourné car il ne croyaient pas aux histoires de prémonitions que certains citoyens attribuaient à ce Kagradus. En réponse, Simbal lui rappela le nombre de personnes qui depuis le début de l'année c'étaient rendu auprès du sage déchu et avaient été comblés par ses prévisions.

        Une fois Kamil partit, Mordred interrogea Simbal sur ce Kagradus. Simbal lui expliqua que Kagradus était un ancien sage gris de Lankor Mhy qui avaient échoué dans ses études et avaient par la suite été déchu de son titre au sein du temple. Il vivait maintenant dans le Quartier Pauvre de la cité dans la demeure d'un certain Aransand, un membre de la tribu des Malani ayant lui aussi fuit ses responsabilités. Depuis le début de l'année, des rumeurs avaient commencé à circuler, Kagradus faisait des rêves prémonitoires sur les personnes qu'il côtoyait dans la journée. Parfois elles se réalisaient, parfois pas.

        Une fois le petit déjeuner terminé, ils prirent la route du Quartier des Sage et se rendirent au temple de Jonstown. Le bâtiment appelé aussi « La Bibliothèque de Jonstown » construite en pierres faisait trois étages et avait la forme de la rune de la vérité. En son sein, plusieurs centaines de sages y étudiaient. Aussi quand les Gudny se retrouvèrent à l'intérieur ils furent vite dépassé par ce qui semblait être une immense fourmilières dont les escaliers, les portes, les couloirs semblaient formé un véritable dédalle. Des amas de parchemins croulaient sur des étagèrent, des tables et des armoires. En l'absence de Sygurd, les Gudnys s'y sentaient perdu jusqu'à ce que Mordred interpelle un vieillard à la robe grise portant des parchemins sous son bras. Celui-ci leur indiqua le « secrétariat », mot totalement inconnu du vocabulaire des cousins et qui selon le vieux sage symbolisait le lieux ou les non érudits pouvaient commander une étude ou une recherche d'informations.

        Une fois sur place, nos héros quémandèrent deux études, ils recherchaient des informations concernant une flûte elfique capable de faire fuir une invasion chaotique d'insectes et déposèrent la flûte ramenée de l'Outremonde pour qu'elle soit étudiée. Au vue de leur richesse, ils payèrent pour quatre jours d'étude par sujet. Mais quand leur interlocuteur apprit que Mordred avait réalisé une Quête Héroïque il lui proposa d'augmenter la recherche à cinq jours si celui-ci acceptait de rester le reste de la matinée pour raconter son expérience à un scribe. C'est ainsi qu'ils passèrent toute la matinée au temple et s'en retournèrent à l'auberge pour midi. Une fois le repas terminé, les Gudny se décidèrent à rendre visite à Kagradus dans le Quartier Pauvre. Ils traversèrent un bidonville de tentes, amas de bois, cabanes, détritus, pour enfin arriver proche d'une maison longue de taille ridicule. N'ayant pas l'habitude des grandes villes, aucun des cousins ne prit de précaution particulière pour protéger ses richesses. En conséquence de quoi, Bofrost connu la joie de ne plus retrouver sa bourse après avoir traversé le Quartier.

        Un homme d'un certain age, vêtu d'une robe grise, portant une barbe mais aucun cheveux sur la tête était assis sur le porche occupé à nourrir les poulet. Il ne fit aucun signe de bienvenu à la vue des héros. Il s'agissait bien là de Kagradus le Revant, mais celui-ci refusa de répondre à leurs demandes jusqu'à ce que l'insistance de Rokald le fit accepté à contrecœur de tenter de les aider. Aussi demanda-t-il que Grenwulf et Mordred passe l'après-midi à ses côtés, laissant ainsi Rokald et Bofrost s'en retourner seul à l'auberge. Une fois sur place, et après quelques bières, Bofrost s'en alla seul sur l'Avenue de l'Empereur à la recherche de quelques jeunes initiés d'Uléria auprès desquelles il cherchait à présenter ses dévotions. A son grand malheur, peu de prostitués arpentaient l'avenue en pleine journée et ses maigres richesses ne lui permirent pas d'en profiter. Aigrit et déçu Bofrost prit le chemin du retour tout en murmurant « Au Gwandor je ne peux plus à cause de Mordred… et ici je ne peux pas à cause des malandrins m'ayant volé ma bourse… à croire que les Dieux sont contre moi ! ».

        Dans la soirée, les Gudny se retrouvèrent à leur table au sein de l'auberge. Cette fois, un spectacle de marionnette avait lieu sur l'estrade et amusa beaucoup la clientèle de l'auberge. C'est alors que nos jeunes héros réalisèrent que quatre des cinq personnes assises à la table de gauche portaient le tatouage des Terrevertes. Il s'agissait apparemment d'un Issaries d'une quarantaine d'années, d'une jeune fille blonde et de deux jeunes guerriers. Une fois leur discussion terminée, les Terrevertes se levèrent pour quitter les lieux et laissèrent leur interlocuteur seul à sa table. Une fois dehors, ils prirent le chemin de l'Avenue de l'Empereur suivi par nos quatre jeunes héros. L'Avenue était noir de mondes ; mendiants, prostitués, voyageurs, citadins, hoplites de l'armée provinciale, voleurs,… Tout ce beau monde leur permettait de suivre les Terrevertes sans être repéré. Bofrost, cette fois ci accompagné de Rokald trouva enfin une initiée d'Uléria heureuse de pouvoir lui faire partager son art. Grenwulf et Mordred pour leur part suivirent l'Issaries et la jeune fille dans la plus connue des auberge heortienne de Jonstown : l'Auberge du Coq Chaud. Les deux guerrier du clan Terreverte semblaient pour leur part chercher la même chose que Bofrost.

        L'intérieur de l'auberge était bondé d'heortiens, il n'y avait pas une table de libre et les clients s'attroupaient au bar. Les deux cousins s'approchèrent alors du comptoir ou Mordred s'adressa à la jeune terreverte : « Ha… voilà des cousins de Terreverte ! Alors… j'ai entendu dire que tout ne se passait pas comme vous le voulez en votre tula ! Pour tout dire, il est venu à mon oreille que votre arbre, l'Arbre de Bronze, était malade ! ». La jeune fille lui confirma que depuis trois semaines, l'arbre était attaqué par un essaime de puceron chaotique et qu'aucun moyen n'avait jusqu'ici permis de s'en débarrasser. Mordred lança un regard à l'Issaries alors en pleine commande : « Prenez également une bière pour moi et mon ami Grenwulf ! ». L'Issaries s'exécuta et c'est tous ensemble qu'ils consommèrent leur boisson des Dieux en discutant de la tragédie qui accablait le clan Terreverte. L'Issaries se nommait Randel et était initié d'Harst Langue de Bronze, il était envoyé à Jonstown par le clan pour trouver une solution au fléau qui s'était abattu sur le clan. Il était venu avec deux guerrier du fyrd et sa fille Myara, initié de Kev la Visionnaire, un sous-culte d'Ernalda. Avant de se quitter (Les Terresverte dormaient dans la Maison Tribale des Cinsina), Mordred les informa qu'il était initié aux secrets de Yinkin et que le culte de l'Alnyx connaissait le moyen d'obtenir un objet capable de les aider. Ils convinrent alors de se revoir le lendemain à midi devant la Grande Bibliothèque de Lankor Mhy et rentrèrent à l'auberge.

        Le lendemain nos héros se rendirent tous chez Kagradus pour entendre ses prémonitions. Celui-ci expliqua à Grenwulf qu'il allait bientôt revoir un compagnon d'armes à Jonstown et que le futur annonçait la mort d'un homme important pour l'humakti. A Mordred il expliqua qu'il le voyait ramener un objet important aux Aldramis tout en demandant pardon et que bien plus tard, il le voyait assis à une table de conseil. Satisfait mais curieux de ses présages, les Gudnys s'en allèrent au temple voir les Terresvertes. Grenwulf ne les accompagna pas, il se rendit à nouveau dans la Maison de la Mort ou il put enfin s'entretenir avec son représentant, une Epée d'Humakt nommé Grivtonus le Grondant. Celui-ci fidèle à sa réputation ne pouvait donner un cours ou rendre un culte que dans un état d'ébriété avancé ce qui finalement convaincu Grenwulf du peu d'intérêt que représentait la Maison de Mort de Jonstown.

        Une fois réunis devant le temple de Lankor Mhy, la discussion porta sur la Quête que Mordred avait menée sans toutefois mentionné le fait qu'il l'avait échouée. Il laissa simplement entendre qu'il en connaissait une autre quête semblable et qu'il serait prêt à la tenter si le clan des Terrevertes le soutenait. Randel répondit que toute solution était bonne à envisager et il se ferait un devoir d'en informer son clan dès son retour, prévu pour le lendemain. Si la réponse était positive, Randel enverrait alors un messager à leur auberge ou au Gwandor si ceux-ci devaient déjà avoir quitté la cité. Chaque groupe s'en retourna alors à ses préoccupations.

        Sur le chemin les ramenant à leur auberge, les Gudny firent une rencontre à laquelle ils ne s'attendaient pas, à cinquante mètres devant eux se tenait un groupe de lunars dont quatre hoplites. Au milieu, un visage familier surmonté d'un heaume à tête de loup attirait leur attention ; « Mais c'est Jomes Loup, que fait-il aussi loin de ses terres » s'exclama Grenwulf ! Après quelques accolades Jomes, apparemment heureux de les voir mais attristé par la mort de Dewen leur proposa de venir souper avec lui dans la plus belle auberge lunar de Jonstown : Chez Yagos, l'Homme de Sucre. Si tous acceptèrent, Rokald eut beaucoup de peine à l'idée de passer une soirée entourée des êtres qu'il détestait le plus au monde. Toutefois il était conscient que le Duc Jomes était un allié de poids et qu'il
était préférable de laisser son point fermé dans la poche pour le
moment.

        C'est ainsi que le soir même, tous furent réunis dans une alcôve privée de l'Homme de Sucre en compagnie du Duc et de son homme de camps. Ce fut pour les jeunes heortiens un moment de découverte totale; les mets étaient succulents et parfumé d'épices du nord que nul ne connaissait. Ils goûtèrent des volailles de Sylla, des gâteaux de Holay, ils burent à nouveau de ce liquide rouge appelé vin et pour couronner le tout, ils durent s'allonger sur des espèces de lit en place de chaises. Pendant le repas, un récital de poésie tiré de la philosophie sédenyite était donné sur une scène qui malheureusement n'était pas visible depuis l'alcôve.

        En fin de repas, les panses des jeunes Gudnys étaient sur le point d'éclater. Rokald, complètement soul s'était déjà à moitié endormi sur son « lit », Bofrost tenait le coup mais ne disait plus rien, Grenwulf quand à lui était encore sobre mais restait silencieux comme à son habitude. Seul Mordred s'adressait encore à un Jomes qui semblant mieux tenir l'alcool que nos jeunes héros. Sous l'effet du breuvage divin, Mordred raconta une partie de son aventure dans l'Outremonde et sa Quête d'une flûte magique. C'est ainsi que Jomes lui apprit qu'il n'était pas le seul à s'intéresser aux instruments de musique magique et qu'il avait eu l'occasion d'admirer une magnifique flûte elfique faite d'un bois blanc et posée au dessus de la cheminée de la demeure d'Azmykemus l'Eloquant, haut représentant de l'Empire Lunar en place à Jonstown. Les cousins quittèrent alors le Duc dans une fraternité qui ne semblait plus faire de doute. Après tout, Kulbrast avait toujours prétendu que Jomes faisait partie de ses lunars qui pouvaient un jour devenir un ami.

11ème partie – Une flûte, un rebelle, un noble et une touche de Chaos

Participants: Mordred, Grenwulf, Rokald et Bofrost.

        Le lendemain fut difficile, les jeunes Gudny se réveillèrent avec une terrible gueule de bois et tous retournèrent se coucher une fois le petit déjeuner terminé. Grenwulf pour sa part ne souffrait pas des excès de la veille et décida qu'il était temps pour lui d'entraîner son art du combat à l'épée. Pour cela, il se rendit sur la colline située derrière l'auberge et sous une pluie d'été battante il se mit à exécuter les dernières techniques apprises au Gouffre de Mort.

        C'est encore vaseux que Rokald, se réveillant sur sa paillasse et s'adressa à ses cousins. « Comment voyez-vous la suite mes cousins ? Devrions-nous trouver le moyen de voler la flûte d'Azmykemus ? N'existe-t-il pas un autre moyen ». Ainsi le débat commença, et différentes solutions furent envisagée. D'une part un initié du Sage Gris étant en ce moment à la recherche de mythes relatifs à une flûte identique à celle recherchée. D'autre part ils savaient maintenant qu'Azmykemus était en possession d'une flûte elfique qui pourrait peut-être convenir. Des alternatives furent
également envisagées, peut-être que les elfes connaissent une autre
magie que la flûte capable de libérer l'Arbre de Bronze ? Après tout, Kagradus le Rêvant avait vu en songe Mordred ramené la flûte volée au peuple des bois. Et puis il y avait les Trolls, Rokald avait entendu parlé d'une Déesse Troll dont le nom lui échappait et qui
était associées aux insectes et tous savaient que des membres de la
tribu des Torkanis s'étaient installé à Jonstown (les Torkanis sont très proche des Trolls, si ils font toujours partie de la tribu des Tempêtes ils ont néanmoins remplacé Orlanth par une version humaine d'Argan Argar le Dieux Troll du Commerce et de la Communication).

        Dehors il avait cessé de pleuvoir mais le ciel restait gris et couvert. La journée étant déjà bien entamée, nos jeunes héros décidèrent de se renseigner sur les Torkanis de Jonstown auprès de l'aubergiste Simbal. Celui-ci leur indiqua la Maison Longue de la Maisonnée Kenstrel et leur donna quelques informations à leurs sujets. Les Kenstrel était l'une des six maisonnées Torkani installées à Jonstown. Ils importaient différents produits exotiques du nord dont une grande partie issue de l'élevage d'insectes géants et achetaient des produis d'artisans locaux qu'ils revendaient par la suite au sein de leur tribu. Si ils voulaient les trouver il n'y avait rien de plus simple, leur maison se situant dans le Quartier des Marchands au Nord et qu'il s'agissait là de la seule maison peinte en noir comportant un enclos couvert à l'arrière.

        La pluie avait abondement transformé les chemins de terre en véritable ruisseaux de boue. Sure d'eux, les Gudny ne prirent pas les rues à planches qui étaient encore praticable, ils préfèrent le chemin le plus court mais le plus glissant. Ce qui devait arriver arriva, Grenwulf marchand fièrement glissa soudainement sans pouvoir se rattraper et se retrouva la tête la première dans la boue. Pour Mordred l'occasion fut trop belle, il en profita aussitôt pour faire une blague qui sans être spécialement drôle mis Grenwulf hors de lui. Une fois debout, celui-ci tenta un direct du droit au visage de Mordred ce qui le mis à terre à son tour. Puis fièrement, le regard hautain et la démarche ferme, Grenwulf repris le chemin de la maison des Kenstrel

        En arrivant devant la maison noire, les Gudnys se présentèrent auprès de quatre hommes manifestement en train de réparer le toit d'un enclos contenant une demi-douzaine de cocons de la taille d'un Alynx. Mordred prit la parole et tenta vainement d'obtenir des informations sur le meilleur moyen d'entrer en contact avec des représentant Trolls. Pour les Torkanis, si un homme du Gwandor posait cette question cela ne pouvait être que pour des raisons de guerres, de pillage ou de destruction. Dès lors ils ne leur fournirent que des informations déjà connues de tous. Au nord il y a Dagori Inkarth, au sud le Plateau des Ombres et pas loin de votre tula un clan troll connu sous le nom de Shazdorf. Ne souhaitant pas insister, les héros décidèrent de retourner à l'auberge non sans passer au préalable devant la villa d'Azmykemus, dans le Quartier Lunar.

        Pour passer devant la magnifique demeure d'Azmykemus l'Eloquant, les Gudnys devaient traverser la totalité du Quartier Lunar. On leur avait déjà parlé de cette drôle de construction que les envahisseurs « amphithéâtre » mais aujourd'hui un groupe d'étranger provenant sans doute des terres de l'Empire se comportaient comme si ils pratiquaient quelques rites sur l'estrade. Mordred, curieux comme à son habitude, tenta une approche. Malheureusement les personnes en question ne semblaient pas parler le sartarite ce qui mis court à la tentative de Mordred.

        La villa comportait un jardin et un bâtiment d'un étage. Un mur d'enceinte d'environ deux mètres de haut comportant deux portes en fer forgés protégeait le jardin. Devant les portes se tenaient deux hoplites de la Phalange de Béril en armure de lamelle portant de lourd bouclier, un pilum et un cimeterre. Une douce lumière orange englobait le jardin et la villa, sans doute une magie lunar protégeant l'ensemble de la demeure d'Azmykemus.

        Une fois de retour à l'Auberge, les cousins de divisèrent pour réunir un maximum d'informations sur Azmykemus et sa demeure avant la tombée de la nuit. Mordred décida de cuisiner les deux jeunes peloriens qui avaient tenté de s'asseoir à leur table le premier soir. Partant du fait qu'ils étaient issus de la noblesse et qu'ils étaient bavards, Mordred était persuadé qu'ils seraient une bonne source d'informations. Grenwulf quand à lui souhaitait pouvoir s'asseoir à une table de hoplites en permissions. Bofrost et Rokald décidèrent de joindre l'utile à l'agréable en tentant d'interroger quelques prostitués de l'Avenue de l'Empereur. Après tout, beaucoup de confidences sont faite sur l'oreiller. Chacun partie dans sa direction.

        Bofrost et Rokald se mirent à chercher une proie intéressante parmi les prostitués qui arpentaient l'Avenue pavée. Bofrost repéra une jeune heortienne qui ne semblait pas encore très à l'aise dans son métier. N'ayant pas beaucoup de richesse et ce même avec l'aide de Rokald, il décida que cette jeune fille lui conviendrait. Rokald quant à lui tenta le tout pour le tout, il repéra une jeune et très belle fille brune portant des habits fait d'une matière douce et semi transparente que Rokald n'avait encore jamais vu. Il était clair qu'il s'agissait d'une initié d'Uléria de haut rang et qu'elle avait sans doute beaucoup de relations en haut lieu. Ainsi Bofrost se retrouva dans un cabanon à bois et outils et une fois son affaire terminée, il essaya d'interroger l'heortienne sur Azmykemus. Celle-ci lui répondit par des phrases teintées de peur et de haine « On dis que c'est un fou ! Certains disent même qu'il aurait enterré les ouvriers qui ont construit sa villa dans la cave ! ». Néanmoins elle ne le connaissait pas et ne pu pas en dire plus. Rokald de son côtés eu besoin de patience et de beaucoup d'éloquence pour convaincre la belle d'accepter de monter avec lui bien qu'il n'en ai pas les moyens. Contrairement à Bofrost, il se retrouva dans une chambre assez luxueuse au premier étage d'une maison de pierre bordant l'avenue. La belle, impressionnée des prouesses techniques de Rokald changea d'attitude à son égard, lui proposa une deuxième partie gratuite. Puis quant celui-ci lui expliqua qu'il souhaitait travaillé pour Azmykemus en tant que garde du corps elle pris le temps de parler avec le jeune chasseur. Celle-ci lui raconta qu'elle c'était déjà rendu dans la villa d'Azmykemus mais sans en révéler la raison. Elle lui apprit que l'homme était très instruit, était passionné de théâtre et de poésie mais était aussi très discret sur sa vie privée. Il n'était pas marié et n'avait pas d'enfants. Sa maison était protégée par un gardien appelé « Sultan », une dizaine de serviteurs y vivaient à l'année et entre trois et quatre hoplites protégeaient l'entrée de la villa. Rokald et Bofrost dirent adieu à leurs belles d'un soir et s'en retournèrent à l'auberge.

        De son côté Grenwulf repéra trois hoplites discutant avec deux heortiens à une table. Il s'y installa et participa à la discussion. A un moment il réussit à amener la discussion sur la magnifique villa d'Azmykemus. Un des hoplite avait justement servi de garde au consul lunar et pu l'informer des moyens de sécurités mis en place dans la villa : le gardien, les hoplites à l'entrée, un colosse champion de lutte et garde du corps, des verrous aux portes,etc. Il lui indiqua également que le lendemain, une pièce de théâtre allait être donné à l'amphithéâtre et que dans ce genre de moment, la villa
était moins bien protégée que d'habitude.

        Mordred aperçu les deux jeune peloriens entrer dans la taverne. Dans un premier temps il les observa. Ceux-ci choisirent une table composée d'heortiens à peine arrivés dont l'une d'eux était sans nul doute un adorateur du Taureau Tempête : Urox. Les propos peu diplomates des deux lunars eurent tôt fait de dépasser le seuil de tolérance d'un Uroxi. Celui-ci se leva de table en hurlant, postillonnant, crachant et insultant les deux jeunes peloriens dont l'un chuta en reculant de peur. Aussitôt Mordred approcha, relevant celui qui était tombé et s'adressant directement à l'Uroxi en ces termes : « Voyons, tu ne vas t'attaquer à de si piètres proies ? Tu n'en ferais qu'une bouchée et n'en gagnerai aucun honneur ». L'Uroxi
éclata de rire et entrechoqua sa choppe contre celle de Mordred en
lui répondant qu'après tout il avait raison. Cette occasion permis à Mordred de rompre la peur que le Gwandor représentait pour les deux adolescents et ainsi pouvoir les inviter à boire un verre de vin au comptoir de l'auberge. Ceux-ci lui apprirent qu'à leur arrivée à Jonstown il était accompagné d'un de leur oncle qui était un ami d'Azmykemus. Dès lors ils furent plusieurs fois invités dans sa magnifique villa pour partager un repas. Mais depuis le départ de leur oncle pour Glamour (capital de l'Empire), ils n'avaient plus eu cette occasion. Mordred reçu les mêmes informations que ses compagnons mais fut également informé de la pièce de théâtre programmé pour le lendemain et qu'Azmykemus et son garde du corps y assisteraient. Ce fut également une occasion pour Mordred de pouvoir enfin comprendre ce qu'était une pièce de théâtre. Sa curiosité l'amena même à demander à se joindre aux deux adolescents pour assister à la pièce, mais ceux-ci refusèrent, prétextant qu'ils seraient accompagnés d'autres peloriens.

        Le lendemain, nos jeunes héros partagèrent les informations obtenues la veille et se mirent d'accord sur un plan d'actions pour s'approprier la flûte d'Azmykemus. Mordred se rendit à l'extérieur de la ville et passa son après-midi à exécuter un rituel en l'honneur de Yinkin afin d'obtenir son soutien pour ne pas être repéré par le gardiens « Sultan » de la villa d'Azmykemus. Lors de ce rituel, Mordred aperçu une colombe, sans doute l'une de celle que les gwandori avaient vu sur le toit de l'auberge de Simbal ce qui intrigua le jeune Yinkini. En y réfléchissant un peu mieux, ce n'était pas la première fois qu'une de ces colombe l'observait, il en avait déjà aperçu au temple de Lhankor Mhy et devant la maison de Kagradus le Rêveur.

        A la tombée de la nuit, quand le ciel le rouge et le noir du ciel se mélange. Mordred et Rokald se rendirent dans le Quartier Lunar. Bofrost et Grenwulf étaient quant à eux déjà installé sur les marches de l'amphithéâtre pour assister à la représentation mais surtout pour garder un œil sur Azmykemus et son garde du corps. Bofrost ordonna à son aigle d'observer les allers-retours de la garde depuis les hauteurs et Mordred demanda à son alynx de tourner dans le quartier pour faire diversion si les choses devaient mal tourner.

        Mordred et Rokald grimpèrent sur le toit de la maison mitoyenne de celle d'Azmykemus. Une fois en haut, Mordred réalisa un prodige sur son cousin et lui-même afin de ne pas être repéré par le gardien. Ce fut un succès car quand les deux héros passèrent du toit sur lequel ils se tenaient au toit de la villa d'Azmykemus rien ne se produisit si ce n'est une légère sensation de picotement. Le centre de la villa était à ciel ouvert, une sorte de cour intérieure semblable à une salle à manger qui d'après les dires des personnes interrogés la veille était toujours ensoleillé de jour, toujours sous les étoiles de nuit et sur laquelle la pluie ne tombait jamais.

        Ainsi ils se mirent à couvert et observèrent la cour intérieure. Une esclave y pénétra pour nettoyer la table et passer un coup de balais. Mordred attendit le bon moment et une fois que l'esclave se retrouva dans un angle mort, le jeune Yinkini sauta dans la cour sans le moindre bruit. Il se glissa discrètement dans l'embrasure de la porte que l'esclave avait emprunté pour entrer dans la cour. Une fois à l'intérieur, Mordred chercha la pièce qui devait contenir la cheminée et se basant sur ce qu'il savait, trouva la bonne pièce du premier coup. Malheureusement, un jeune serviteur se faisant sermonné par un autre plus âgé ne semblaient pas vouloir quitter la pièce. Le prodige le protégeant du regard du gardien ne durant que quinze minutes, Mordred se glissa sous une table, puis entre des chaises pour finalement atteindre la cheminée ou une flûte noire, faite d'un vieux bois éclaté et tordu, semblait l'attendre sur son socle. Mais Mordred, pris par le temps, retira la flûte sans vérifier si un système de sécurité avait été mis en place. Au moment même ou celui-ci retira l'instrument, une voix grave lui déchirant le cerveau se fit entendre dans sa tête : « Qui ose voler mon maître en sa demeure ? ». L'alarme avait été donnée, le gardien tenterait probablement de l'attaquer psychiquement et les serviteurs auraient tôt fait de contacter les hoplites de la Phalanges de Béryl. De plus, il était plus que certains qu'Azmykemus serait de suite averti par son gardien.

        Au même moment, Bofrost et Grenwulf virent Azmykemus se levé comme un éclair. Le regard inquiet il quitta l'amphithéâtre pour se précipiter avec son garde du corps et quatre hoplites en direction de sa villa. Sentant que les choses allaient très vite mal tourner, le vanganthi et l'humakti retournèrent le plus rapidement à l'auberge pour prendre leur affaire et quitté la cité.

        Au même instant, Mordred prit la poudre d'escampette, sorti de la pièce, bouscula les deux serviteurs, arriva dans la cour, bondit sur la table pour finalement y glisser malencontreusement et se retrouver à terre. Au même instant, une porte s'ouvrit pour laisser apparaître un hoplite prêt à lui éventrer la panse avec son cimeterre. Rokald qui était resté sur le toit lança aussitôt une corde à son cousin qui la saisissant se retrouva en une fraction de seconde au côté de Rokald. Ils coururent de toit en toit mais furent rapidement repéré par une patrouille. Décidément les choses étaient vraiment en train de très mal tourner. Ne voyant pas d'autre possibilités que la fuite, ils sautèrent dans la rue et prenant leurs jambes à leur cou se dirigèrent vers la porte principale de la ville. Malheureusement le chemin passait près de la caserne de la Phalange de Béryl et près de tente hoplites les y attendaient. Le combat aurait été vain, aussi ils s'en retournèrent en direction du Quartier des Sages pour s'y cacher. Cinq hoplites en armure légère quittèrent leur formation pour poursuivre nos héros suivi des vingt-cinq autres hoplites en armure lourde.

        Deux hoplites tentèrent de leur barrer la route. Ne ralentissant pas, le Yinkini lança sa dague dans la cuisse du premier soldat lunar, lui faisant mettre genoux à terre. Rokald se lança sur son adversaire en repoussant sa lance avec son épée, puis il s'enroula autour de cette même lance pour terminer par un coup de coude bien placé dans la gorge se qui mis le hoplite à terre pour un moment. Maintenant il s'agissait de semer les cinq guerriers légers et la trentaine de hoplites qui les pourchassaient. Passant sous le pont qui menait à l'ancienne partie de la ville ils entendirent quelqu'un les appelé dans l'ombre : « Par ici, suivez-moi si vous tenez à votre liberté ! ». La silhouette vêtue semble-t-il d'une cape à capuche et accompagné d'une deuxième personne ouvrit une cache dans les fondations du pont. Elle y pénétra suivi des deux cousins. Une fois à l'intérieure l'homme enleva sa capuche, son visage ne disait rien au jeunes héros et ni l'homme ni l'adolescent qui l'accompagnait ne leur communiquèrent leur nom.

        Une fois que les bruits de bottes provenant de l'extérieur cessèrent, l'homme prit le temps d'expliquer certains faits aux jeunes Gudny. Il faisait partie de la rébellion en tant que « Rebelle de Pain » (les rebelles qui officiellement n'en sont pas mais fournissent la logistique et les informations nécessaires à la rébellion), il savait ce que les gwandori avaient volé chez Azmykemus mais surtout il affirma que la flûte volée avait été corrompue par le chaos, qu'Azmykemus était en secret intéressé par les pouvoirs du Mal et avait tenté quelques expériences pour dénaturer la flûte. Une fois son expérience accomplie il s'en serrait servi pour en jouer non loin de l'Arbre de Bronze du clan Terrevertes ce qui aurait appelé l'essaim de pucerons chaotiques. Il les informa aussi que Simbal l'aubergiste était en réalité un espion à la solde des lunars et que ses colombes étaient ses yeux. Il ajouta aussi qu'en conséquence les lunar auraient tôt fait de connaître les noms des voleurs et qu'il
était impératif pour eux de quitter Jonstown au plus vite.

        Ainsi, il mena nos jeunes héros à l'extérieur de la cité par quelques passages secrets anciens. Une fois à l'extérieur il leur fit porter les affaires qu'ils avaient laissé à l'auberge puis furent rejoint par Bofrost et Grenwulf. Avant de partir l'homme les conjura de détruire la flûte. Les Gudnys souhaitant rester honnête avec leur sauver lui répondirent qu'ils avaient l'intention la ramener au peuple des bois et ainsi, peut-être, annihiler la corruption qui avait dénaturé l'instrument. Aussi l'homme leur indiqua le nom d'un homme à aller voir dans un village nommé Bondhos sur les bords des Monts Quivini. (Note : Il s'agit du village d'origine des joueurs ayant mené la Campagne des Trois Pierres – RuneQuest). Cet homme
était un vieux sage du nom d'Altir et avaient souvent été en contact
avec les quelques elfes installé dans les Monts Quivini.

        Prenant leur barda avec eux, nos héros empruntèrent de nuit le chemin indiqué par le rebelle. Grenwulf s'en retourna vers Bofrost : « Avec tout ces contretemps, nous n'avons aucune chance de pouvoir être de retour à temps et assister au conseil tribal. Dommage, j'aurais tant aimé retourner au Creux du Renard, mais se sera pour une prochaine fois ».

Bonne lecture pour les courageux et excellent week-end à tous! Yann

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