[Saga de Wyrred Blackwater] Chapitre 9 - comment, à la tête de cent guerriers, j'ai mené une formidable bataille

Auteur: Rappar <rappar2_at_...>
Date: Sat, 31 Mar 2007 08:57:27 +0200


(c) Rappar

R�sum� de l'�pisode pr�c�dent: le Conseil tribal, reconnaissant les �minentes qualit�s diplomatiques de notre h�ros, lui demande de recruter des guerriers de la tribu des exil�s Mitchuin pour d�truire le temple chaotico-solaire de leurs voisins, sans que la tribu soit mouill�e.


Chapitre 9 - comment, � la t�te de cent guerriers, j'ai men� une formidable bataille

Nous v'l� chez les Mitchuin, et �videmment y z-ont jamais vu d'civilis�s comme nous, alors y savent pas o� nous mettre, et nous placent aux basses tables. Un de nos soldats, un humakti nomm� Belkar, fait l'rustre pour s'distinguer, �a manque tout foutre en l'air. Enfin, on s'pr�sente au roi, et j'lui d�montre par a plus b qu'il appartient � sa tribu de fanfarons pr�tentieux d'aller blaster l'temple.

Et l�, d�gonflage total de la baudruche. �a, pour c'qui est d'attaquer des fermiers d�sarm�s y sont les premiers, mais faire un raid profond en territoire enn'mi, y a plus personne ! Y m'font : " mais bien s�r, NOT' temple qui s'trouve sur NOS anciennes terres et qu'c'est NOUS qu'y g�ne, on accepte de VOUS laisser raser l'abomination, pour NOTRE plus grande gloire � NOUS. ". J'serre tr�s fort les fesses, si vous voyez c'que j'veux dire, passque leurs mani�res de couards �taient bien en d'ssous d'leur r�putation de farouches guerriers, comme c'l� arrive souvent, vous le verrez dans vot'vie, vous s'rez souvent d��us...

Comme on s'y attend d'la part d'arri�r�s nombrilistes, y nous font qu'c'est � nous d'prouver not valeur, et qu'y faut s'joinre � un d'leurs raids. Evidemment, il allait s'av�rer que nous constiturions en fait l'�l�ment d�terminant du succ�s de leur entreprise, laquelle e�t �t�, en notre absence, un d�sastre certifi�.

Markos s'�puise � s'battre contre le gars qu'il avait provoqu�. Y gagne la hache de son adversaire, et puis c'gros b�te rend la hache. Quelle gerberie ! C'�tait bien la peine assur�ment ! Comme Markos a pas sa dose de fer d�truit, il va encore faire la guerre � n'importe qui. Et apr�s c'est moi qu'on traite de Eurmali !

(Markos y voulait faire l'elfe, alors y s'promenait comme un demeur� en
grognant : " moi j'aime pas l'fer "... Con-ster-nant !)

Bon apr�s, y a des �preuves pour avoir le privil�ge d'aller later les laboureurs du voisinage. Ma suite passe les �preuves guerri�res, moi j'suis un artiste, j'vais aux �preuves artistiques. Oui, y r'crutaient des clowns, pour leur raid. Z-�taient eux-m�mes des clowns. Alors moi j'pique en plein vol les objets d'un jongleur, que je ridiculise limite, sous vos applaudissements.

Y nous font un gros discours bidon - et j'm'y connais - sur l'imp�rieuse n�cessit� historique qu'y-z-ont d'aller casser la gueule au clan des Diranis, qui leur doit des arri�r�s d'imp�t. Motivations l�gitimes, mon cul ! Les Mitchuins sont des pillards et des racketteurs, y vont piquer la bouffe et les femmes d'leurs voisins et pis c'est tout ! V'l� qui c'est, nos alli�s ! Des truands ! Je m'demande si limite le Tsunami Rouge c'�tait pas mieux.

En plus j'apprends que l'raid, c'est aussi un test pour nous, et qu'on a int�r�t � s'montrer � la hauteur des h�ros qu'y s'imaginent �tre. Sinon, y z'ont une excuse en or pour pas nous suivre dans la liquidation du temple.

Nous et les maraudeurs sanguinaires on traverse des �tendues montagneuses ravag�es par les Lunars lors de leur conqu�te. Comme ce sont des gros vaniteux, les Mitchuins d�cident de passer par une passe secr�te d'o� personne n'est jamais rev'nu. C'est d�j� vous donner une id�e du niveau tactique des gars. Ensuite, y z-envoient comme �claireur l'humakti Belkar et une sauvageonne hautaine nomm�e Irsa, au lieu d'envoyer moi qui me camoufle comme pas deux ou Markos qui sait faire rien d'autre que sentir les embuscades parce qu'il tombe dedans. Preuve suppl�menatire du niveau tactique en dessous de tout des barbares. L�, je me suis d'mand� si on aurait pas plus de chances de d�monter le temple avec une p'tite cuiller qu'avec des Mitchuins.

D'ailleurs j'leur emprunte quelqu'z'objets � sacrifier pour la plus grande Gloire d'Artamon, y z'y voient que dalle.

Eh ben y avait une bonne raison pour que personne revinsse de la passe : elle est bourr�e de g�ants teigneux !

Belkar et Irsa, qui manquent visiblement d'exp�rience du combat, se sont fait surprendre. Pourtant, les g�ants, y s'voient de loin ! Belkar a juste le temps de souffler dans son cor pour app'ler � la rescousse, tandis qu'Irsa essaye d'�chapper � une avalanche. Aussit�t, j'accours � l'aide. Comme on est l� pour s'illustrer, j'vais m'illustrer : j'insulte les g�ants hors de leur port�e, j'fais des bonds prodigieux avec des mimiques outr�es, j'crie " Ta�aut, suivez-moi mes braves ! ", j'fais un max de trucs spectaculaires et inutiles, du genre courir autour des g�ants en beuglant des ordres. Emball�s par mes talents de meneur d'hommes, tous les barbares me rejoignent et on charge des monstres gros comme dix fois notre taille.

Markos reste bien planqu� et d�gomme de loin g�ant apr�s g�ant. D'ailleurs, anecdote : � un moment, y a un g�ant qui lui balance un �nooorme rocher sur la gueule. Faut que j'vous dise que Markos �tait compl�tement miro : en fait, c'�tait l'esprit de son arc vivant qui tirait pour lui. Alors quand y voit un gros truc sombre voler vers lui, Markos qu'est-ce qu'y fait ? Y a d� croire qu'c'est un gros oiseau, passqu'y tire une fl�che dessus !! Ouarf ! Heureusement que l'g�ant savait pas viser, l'rocher tombe � c�t�! Markos y croit qu'c'est sa fl�che ! Il a bien failli commencer une nouvelle carri�re de cr�pe aplatie !

Bien que je menasse et dirigeasse les guerriers et que j'soye un ouragan d'mort, la bataille tourne mal pour les �l�ments incontr�l�s : Belrak et Isra s'font massacrer par des g�ants et me supplient d'intervenir. Moi j'suis gentil - �a m'perdra - j'accours � leur s'cours.

J'avions tout d'suite identifi� l'point faible des titans : leur b�tise, passque ce sont quand m�me de sacr�s bons con-battants. Alors j'appelle � moi les Prodiges Etonnants d'Artamon (Si r�elles sont Ses Illusions !), et v'l� l'chef des g�ants, - sur le point d'ach'ver not serviteur l'humakti - qu'entend son pote lui crier :

Le g�ant parmi les g�ants s'retourne avec la m�choire qui lui tombe sur les ch'villes.

J'reconnais que j'suis plut�t excellent pour c'qui est de restituer les dialogues. Mais oui, c'est vraiment comme �a qu'les g�ants causent ! - c'est tel'ment bien imit� qu'les g�ants se jettent l'un sur l'autre. Malheureusement, ceusses des n�tres que j'ai sauv� flinguent l'beau spectacle de duel, vu qu'y se d�p�chent d'poignarder les g�ants dans l'dos. Ah l� l� ! Quels rabats-joie, ceux-l� ! On peut m�me pas r�colter les produits d'sa discorde!

J'vous rappelle qu'on d'vait faire une d�mo d'nos talents, et entre l'archer miro et les mastards K.O., c'�tait pas �a. J'dois montrer aux arri�r�s le grand sorcier que j'suis : v'l� que j'd�ploie toute ma puissance ombreuse sur un g�ant, l'a tel'ment la frousse qu'il en appelle � sa m�re, et par c'te bouche grande ouverte j'y fais rentrer un bras de nu�e de t�n�bres glaciales z-et empoisonn�es. La victime - que je plaindrais presque - �touffe sur place en roulant des yeux. C'�tait pas une mort agr�able. Apr�s �a, les guerriers y m'regardent tous de traviole avec crainte.

Sauf Irsa, qu'a pas voulu r'conna�tre que j'lui avais sauv� les miches. Elle s'd�file et noie l'poisson plut�t que d'admettre sa dette. Je d�teste ceusses qui noient l'poisson ! Je la d�teste !

Fortement impressionn� par la puissance que j'ai d�ploy�e, l'chef Mitchuin nous embarque dans son plan : faut qu'les Diranis nous donnent l'hospitalit� comme artistes, pis qu'on les provoque, et qu'�a soyent eux qui brisent la b�n�diction d'Alakoring, qui prot�ge les invit�s. Pis qu'apr�s on ouv' les portes du village et apr�s les vermines entrent et tuent les hommes et violent les filles.

En fait l'plus dur �a a �t� d'faire taire nos scrupules. L'Humakti y trouve pas �a honn�te, et moi j'trouve nos nouveaux potes un tantinet trop violents envers des genses qui n'�taient pas � jour de leurs contributions.

Action. Provoquer ces culs-serr�s de Yelmalions c'est trop simple, passque point de vue fouteurs de merdes, on se force � peine. Markos regarde de travers tout c'qui porte du fer, du coup y nous accueillent pas trop bien. J'leur dis, d'un ton tr�s sarcastique, qu'on ira partout raconter leur g�n�rosit�... Markos ruse - ma bonne influence - et leur fait croire qu'on s'r�gale de nos provisions sans rien leur donner. Belkar jette un froid et fait monter la tension - c'est la seule chose qu'y savait faire. J'danse lascivement avec une bouseuse devant son mari, et lui offre des bijoux d'vant la femme du chef. Irsa conte comment Yelmalio s'�tait fait pi�tiner par tout c'que l'monde compte de divinit�s. J'avais r'p�r� un Yelmalion particuli�r'ment r'mont� et on concentre nos efforts d'sus, mais j'crois qu'y z-avaient tous envie d'nous passer � tabac. Markos le fait d�raper - et apr�s c'est moi qu'on traite d'Eurmali - et c'est son nez � lui � Markos qui r'�oit le gnon du gars �n�rv� (pour une fois qu'c'�tait pas moi...).

Gros silence : un des leurs vient de tabasser un invit�. C'est contraire � leurs coutumes. Tous les culs-serr�s de Yelma-lionceaux z'ont peur d'la mal�diction et rentrent chez eux.

Du coup, on va � la porte des remparts. Pendant qu'ma suite distraye les portiers, j'zigouille les guetteurs dans la tour, vite fait bien fait. Markos me remplace pour arroser l'village de fl�ches, Isra invoque un grand vent glacial, �claire la porte grande ouverte, et l'Humakti s'met au milieu en chantant un chant de Mort. Grosse mise en sc�ne qui fait pisser les guerriers diranis dans leur froc, et couvre mon action commando derri�re les lignes ennemies. J'fous l'feu au village pour mettre le boxon puis, Artamon
(mon Soutien, mon sang) me f'sant passer pour un p�qu'not de base, j'passe
dans les rangs couper les cordes des arcs des Solaires.

R�sultat, y a pas un seul archer enn'mi qui peut tirer une fl�che, y sont sacr�ment d�moralis�s, et y s'carapatent. Le temps qu'les pillards Michuin ram�nent leurs fesses et enfoncent la porte ouverte, tout l'reste du groupe y passait sans mon soutien, c'est s�r.

Et maint'nant c'est l'heure d'vous coucher, et j'vous laisse m�diter �a en vous endormant : les plus grands triomphes sont toujours d�s en v�rit� aux modestes et aux humbles.

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