Le groupe atteint finalemen=
t la ville de Tink. Tink avait été une
grande ville minière, mas les=
veines de métal s'épuisèrent et la
ville n'était plus que l'ombre=
d'elle-même, devenant un refuge pour
les hors-la-loi et les réfugié=
s. La plupart des bâtiments étaient
dégradés par les intempéries=
, éventrés ou à moitié brûlés. La vieille
fonderie s'écroula=
it parmi eux.
En arrivant à l'auberge, les serviteurs furent paniqués=
en voyant les
cinq scarabées géants, puis terrifiés par les menaces=
des trolls : «
Mmm… si umanz casse scarabée, uz manger umanz ! ».=
Mordred calma le
troll et proposa de laisser les scarabées dans une des=
maisons
abandonnées, face à l'auberge.
L'auberge était immense, co=
mprenant un grand bâtiment central d'un
étage et deux étables. Une f=
ois à l'intérieur, les compagnons
s'assaillirent avec les trolls à u=
ne grande table. La faune de
l'auberge ne ressemblait à aucune autre, il=
y avait des trolls, des
tarshites en exil, des sartarties hors-la-loi, de=
s déserteurs de
l'armée lunar et même un canard accompagné d'un tr=
oll.
Rokald demanda à Kozakang s'il était possible de s'entretenir For=
ang
Farosh. Le troll lui répondit qu'il avait rendez-vous avec lui en
d=
ébut de soirée, et qu'il lui ferait part de leur intention de le
renco=
ntrer. « Maiz avant, je vaiz traitez d'autrez affaires avec des
marchand=
s du coin » annonça-t-il avant de se lever, laissant les
Gudny seul =
à la table. Mordred commença à jouer aux dés avec deux
tarshites d=
u nom de Thoban et Thobia mais il perdit la partie, ce qui
ne l'empêcha =
pas de sympathiser avec les deux tarshites qui de toute
évidence ne se r=
econnaissaient pas en leur Roi, Moirades, ni en
l'Empire Lunar. Leur disc=
ussion se concentra sur l'espoir que Sartar
et Tarsh pouvaient nourrir sur=
une liberté futur et la destruction de
l'Empire. Thoban parla ensuite d=
e la reformation du culte de
Mitchuinn Hait-la-Lune sur Mont Hiver. Mitchu=
inn fut un héros de
Vinkgot, tué par un démon du Chaos qu'on invoqua=
pour sauver une
fille de l'Empereur. Ses enfants avaient fait de terrible=
s serments
de sang de ne jamais se reposer jusqu'à ce qu'ils aient abatt=
u
l'Empire. Et aujourd'hui encore, trois cent ans après l'évènement,=
le
culte de Mitchuinn donnait de puissantes magies pour combattre les
ho=
mmes rouges.
Durant la discussion, Grenwulf ne cessa d'épier son cousin=
, craignant
que celui-ci ne révèle trop de chose et surtout révèle=
le véritable
nom de Rokald. Mais sa concentration se brisa quand il ape=
rçu entrer
dans l'auberge un homme maigre et élancé, vêtu d'une ro=
be jaune et
rouge semblant venir d'un autre âge. Celui-ci s'approcha de =
la table
des Gudny, laissant voir les runes draconiques couvrant sa robe, =
au
grand dégout du fils de Gyffun. Son air inquiétant était renforc=
é par
deux morceaux de verre qu'il portait sur le nez et qui recouvraien=
t
ses yeux. « Vous êtes les jeunes Gudnys qui ont accompagné
Kozaka=
ng ? » demanda-t-il avant de s'asseoir. A ses mots, Mordred
s'excusa au=
près des tarshites, leur proposant de se revoir plus tard
dans le sous-s=
ol de l'auberge d'où s'échappaient une forte odeur de
bière et le so=
n des musiciens qui y jouaient depuis leur arrivée.
Rokald parla alors =
à Forang des présages qu'il avait vus et des
énigmes qu'on lui avait=
dites. Il demanda alors si Forang connaissait
les réponses aux énigme=
s et celui-ci lui dit qu'il accepterait d'y
répondre si Rokald et ses co=
mpagnons apportait un colis à Isildirian
le Sage, à la Mine de Nain. R=
okald accepta, d'autant plus que
Kozakang souhaitait rester quelques jours=
à Tink pour son commerce.
Ils empruntèrent alors un chemin longeant =
la rivière Shalanvar au
pied de la Colline Sacré du Repos de Yinkin, c=
onnu seulement de ses
adorateurs. Ils passèrent près du lac ou un anci=
en héros sartartie
avait occis le Dragon Shalanvar il y'a bien longtemps=
. Avant de
trouver un gué pour traverser la rivière, nos héros enten=
dirent le
bruit sourd et puissant de créatures gigantesques provenant de=
derrière la colline. Mordred dirigeât de suite son cheval dans la
ri=
vière et les autres se préparèrent à un éventuel combat, lançan=
t
leurs premiers sorts. A ce moment, deux immenses tyrannosaures
apparure=
nt sur le haut de la colline et chargèrent aussitôt les
compagnons. Ro=
kald et Bofrost s'attaquèrent au premier pendant que
Grenwulf et Mordred=
combattirent le second. Le yinkini sauta au coup
du dinosaure, pendant qu=
e Grenwulf tentait de le mettre à terre en
tranchant les tendons de l'an=
imal. Après plusieurs échecs qui
faillirent mettre l'humakti à terre=
, le dinosaure tomba enfin,
projetant Mordred dans la rivière. Grenwulf =
en appela à Humakt et
planta alors son épée dans l'œil du Tyrannos=
aure. Il leva la tête et
regarda autour de lui ; Mordred se relevait san=
s blessures et Rokald
achevait l'autre dinosaure, mis à terre par les pu=
issants vents
invoqués par Bofrost.
Après cet incident, ils repriren=
t la route, ne s'attardèrent pas près
des ruines de Hamand (une ancien=
ne ville de l'Empire des Amys des
Wyrms) et empruntèrent la route des na=
ins les conduisant à la Mine.
La Mine de Nains était un étrange com=
plexe creusé dans un flanc de
montagne. Deux statues gardaient l'entré=
e, chacune faisait plus de
cent mètres de haut et portaient une hache =
à même mesure. D'aucuns
disaient qu'elles pouvaient s'animer et défe=
ndre le Maître Nain si
nécessaire. Il y avait aussi un bon nombre de t=
ubes creux de métal
gris ; des moyens de défenses disait-on.
Nos hé=
ros s'approchèrent de l'entrée et furent arrêté par des
guerriers =
nains, des Mostali de Fer, enchâssés des pieds à la tête
d'une arm=
ure en coque de fer finement sculpté, qui venaient vers les
cousins avec=
d'étranges petits bâtons-tube en métal. Ces nains
demandèrent le =
motif de leur présence. Rokald dit qu'il avait un coli
pour Isildirian l=
e Sage. De sa voix mécanique le nain demanda si
l'objet avait son Code B=
arre et dirigea les héros, perplexes, vers le
Bureau d'Enregistrement.
=
Dans le hall d'entrée, il y avait de nombreuses tables en granit,
align=
ées en quadrillé, comme une sorte d'exercice militaire. Des
nains au r=
egard vide étaient assis derrière ces bureaux, écrivant sur
d'énor=
mes blocs de papier grisâtre. Tout était gris, poussiéreux et
morne.=
Des personnes d'origines diverses étaient assises devant ces
tables tan=
dis que nombre d'entre-deux faisaient la queue derrière.
Grenwulf qui se=
sentait oppressé et tenait à terminer ce travail au
plus vite, se pr=
écipita sur une des tables, poussant celui qui
attendait son tour. « M=
es cousins et moi-même venons porter un colis
à Isildirian ! ». Le n=
ain le regarda froidement et lui demanda s'il
avait son Numéro. Grenwulf=
s'énerva « J'ai un colis à livrer et peu
de temps à perdre ». P=
endant que l'humakti continuait d'ausser le ton
et que le nain lui demanda=
it froidement s'il était sujet à un
dysfonctionnement ou si son progra=
mme de langue commune n'était pas à
jour, Mordred s'empressa de cherch=
er de l'aide auprès d'un visiteur
humain. On lui indiqua un grand pannea=
u sur lequel il était écrit en
plusieurs langues : « Veuillez prendr=
e un Numéro » et en dessous une
sorte de caisson d'où sortait un mor=
ceau de papier gris. Il
s'approcha et arracha le morceau sur lequel un num=
éro avait été
écrit.
Mordred se précipita vers Grenwulf le pap=
ier à la main alors que
celui-ci se voyait signifier par le Mostali que =
s'il continuait à
dysfonctionner, les nains de Fer le reconduiraient à=
l'extérieur.
Sans trop comprendre ce qui se passait, l'humakti tandis l=
e papier
numéroté au nain mais le nain, irrité, lui indiqua du doigt=
un
immense panneau sur lequel des numéros défilaient. Les cousins
re=
tournèrent alors s'asseoir, le regard perdu, attendant que leur
numéro=
s'affiche.
Bofrost et Rokald étaient tout aussi perdu, ils avaient jusq=
ue là
essayé de comprendre ce qui se passait ici et en avaient dédui=
t qu'il
ne servirait à rien de s'énerver, attendant que leurs cousins =
réussissent à leur procurer une entrevue avec Isildirian. Après une =
longue attente, le numéro sur le papier de Mordred fut enfin affiché. =
Les cousins foncèrent alors vers un bureau et parlèrent au nain du
co=
lis qu'ils apportaient. Le nain ne répondit même pas mais leur
demanda=
plutôt leurs noms et les nota consciencieusement dans le
cadre prévu =
à cet effet. Puis il leur demanda le nom de leur clan, de
leur tribu et =
de leur royaume. Il demanda également leur profession,
leur culte et leu=
r sous-culte. A ce moment, Bofrost perdit patience
et annonça à ses co=
usins qu'il les attendrait à l'extérieur : « Je ne
resterais pas une=
minute de plus dans cette endroit ou nul vent ne
pénètre et ou la Run=
e de la mobilité semble être écrasé par la Rune
de la Stase ! ».=
Mais les questions continuèrent, on leur demanda
encore les noms, dates=
de naissances et de décès de leurs ancêtres et
ce sur plusieurs g=
énérations. Les questions continuèrent, portant sur
la taille de leu=
r épée, sur la pointure de leurs pieds, sur la
longueur de leur oreill=
e, etc.… Mais là encore, les cousins gardèrent
leur calme et attendi=
rent patiemment la fin de l'interrogatoire.
Quelques heures plus tard, ils=
furent conduits dans une petite pièce
où on leur ordonna de retirer t=
out matériel organique dysfonctionnel
de leur personne ainsi que tout ma=
tériel non organique. Grenwulf eut
un peu de peine à se séparer de s=
a fidèle épée mais il s'exécuta
comme ses deux cousins, non sans a=
voir au préalable menacé les nains
de représailles si son épée v=
enait à disparaître. On leur remit alors
comme vêtements, des étro=
ites pièces de tissu blanc. Ils durent
encore plonger les doigts dans un=
e boîte à encre et faire l'empreinte
de leurs mains ; se mettre debout=
face à une étrange boîte cubique
élevée sur un trépied et qui=
lançait un bref éclair de lumière
aveuglante ; se coucher sur une t=
able ne faisant qu'un mètre vingt de
long pour être observer pendant p=
lusieurs heures par des nains
savants, tenant des incompréhensibles disc=
ours. C'est suite à ses
examens qu'un nain plus ancien entra dans la sal=
le et annonça que
seul Mordred et Grenwulf serait conduit auprès d'Isi=
ldirian, Rokald
ayant été jugé dysfonctionnel. Celui-ci demanda pour=
quoi mais il
n'obtint aucune réponse.
Enfin, après neuf heures de dur=
e patience, les deux héros furent
menés dans une autre pièce ou Isil=
dirian siégeait derrière un bureau
de granit couvert de parchemins. Le=
s cousins se présentèrent à lui et
lui remirent le coli. Le Motali l=
'ouvrit, en lut le contenu et se
caressa la barbe, réfléchissant. Puis=
il alla vers un échiquier posé
non loin de là, bougea deux pièces=
, écrivit quelque chose sur une
feuille, scella sa lettre, et la remit =
à Mordred pour livraison à
Forang Farosh.
Alors Isildan parla aux h=
éros, restés bouche bée, d'une machine dans
la salle qu'il appelait =
Alch-Transformateur et qui était censé
affecter la magie d'une personn=
e. Il leur demanda ce qu'ils feraient
d'un tel dispositif. Une telle quest=
ion laissa nos héros pantois, «
Heuu… je ne vois pas» répondit M=
ordred. « Je ne comprend pas le sens
de cette question » ajouta Grenwu=
lf. Isildirian paru déçu, mais il
donna tout de même aux cousins un =
médaillon qui leur permettrait
d'éviter l'enregistrement la prochaine =
fois qu'ils lui rendraient
visite. Avant de partir, il ajouta ceci : « D=
îtes à votre cousin de
se méfier des pouvoirs des Dragons, leurs pou=
voirs sont profonds et
mystérieux, au-delà de nos compétences. Mêm=
e à nous immortels. »
Nos héros retournèrent alors à Tink pour r=
etrouver Kozakang et Rokald
livra la lettre à Forang. Forang accepta alo=
rs de répondre aux
questions de Rokald sur l'énigme du Dragonwets, dis=
ant qu'il
n'existait qu'un seul Dragon Noir et qu'il semblait que celui-ci=
doive aller à sa rencontre. Il ajouta que ce Dragon était l'esclave
=
d'Araignée Roc, une demie-déesse Uz. Il lui donna des instructions
sur=
la manière de demander audience avec elle et dit au revoir aux
cousins.=
La caravane repartit et ne tourna pas bride jusqu'à arriver à
Jones=
town ou nos héros prirent congé de Kozakang non sans avoir reçu
quel=
ques objets de factures naines pour les remercier. : Un écu de
très bo=
nne facture, une épée en fer enchantée, une longue-vue et une
tabati=
ère totalement hermétique.
Pendant leur absence, Kulbrast avait reç=
u le message de l'aigle de
Bofrost. Le chef des gwandori n'avait pas atten=
du leu retour pour
envoyer une troupe récupérer la Maison Gwandor, ce =
qui fut fait.
L'oncle Vistol avait pour sa part également envoyé une l=
ettre à
Kulbrast, donnant plus de détails sur la somme qu'Hamdir Vivel=
angue
avait ainsi pu gagner sur le dos du clan. Malheureusement, Kulbrast =
ne pu amener Hamdir devant le conseil car celui-ci avait fui à
Jonestow=
n.
Alors que nos héros étaient à peine rentrés, un grand continge=
nt de
cavalier arrivèrent sur le tula. Il y avait une cinquantaine de
l=
unars du régiment de cavalerie lourde de Temple de la Cloche,
cinquante =
du régiment de cavalerie intermédiaire de Gintory et vingt
missionnair=
es. Ils étaient tous sous la direction du Seigneur
Artamesh de Spol (voi=
r épisode n° 25). C'était un homme immense qui
portait une armure no=
ire avec des runes rouges luminescentes gravées
profondément.
Artame=
sh déclara qu'il était là pour récupérer une partie du tribut
qu=
e Kulbrast avait omis d'envoyer à Jonestown. Puis, il ajouta qu'il
deman=
dait à ce que les vingt missionnaires puissent traverser les
terres du G=
wandor afin de prêcher les bienfaits de la voie lunar.
Enfin, il annon=
ça que le temps du schisme entre les deux Maison de la
Mort de Jonestown=
et du Gouffre de Mort était terminé. En tant que
commandant du temple=
de Jonestown, il déclara que le temple du
Gouffre de Mort situé sur l=
es terres du Gwandor était désormais sous
son autorité. Orgumleide N=
erfs d'Acier dit alors : »Je suis le
commandant de ce temple et il ne re=
joindra jamais le tien. » Artamesh
sourit et le défia en duel dans le =
Gouffre de Mort pour le lendemain.
Artamesh avait d'autres nouvelles. Un =
nouveau temple des Septs Mères
avait été dédié à Jonestown ain=
si que deux temples de Doburdan, un à
Jonestown et l'autre au Fort de Ja=
rolar. Ceux qui iraient prier dans
ces temples seraient exempts d'impôts=
pour une année. Ceux qui
deviendraient initiés de l'un de ces cultes =
seraient automatiquement
nommés citoyens lunar.
Au matin, le clan desce=
ndit assister au duel dans le Gouffre de Mort.
Orgumleide avança, sa gra=
nde épée dans ses mains. Artamesh
l'attendait. Il était plus épais=
qu'Orgumleide et plus grand d'au
moins une tête. Orgumleide était plu=
s rapide et plus compétent, mais
Artamesh était plus jeune et avait pl=
us de réserves. Ils combattaient
comme une paire d'alynxs qui échangea=
ient coup pour coup. Au bout
d'une demi-heure, Orgumleide fatiguait visibl=
ement. Il attira
Artamesh dans un piège et lui blessa la main, mais l'=
épée du lunar
passa au travers de la poitrine d'Orgumleide qui s'écr=
oula comme un
bœuf sacrifié. Artamesh prit ainsi le commandement du Go=
uffre de
Mort. Il nomma son adjoint, un gwandori peu apprécié du nom d=
'Astast
et lui accorda une garde rapprochée de quatre hommes. Puis il ba=
nda
sa main, remonta sur son cheval et repris la route de Jonestown avec
=
le tribut.
Nos héros et les gwandoris retournèrent dans leurs village=
s, le cœur
gros et l'estomac empli d'une vengeance exacerbée.
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