Chroniques de Gwandor - 44ème scénario (LONG)

Auteur: El Hobbit <yahermenier_at_...>
Date: Wed, 21 May 2008 08:44:37 -0000


44EME PARTIE – L'HIVER APPARTIENT AUX VALINDIENS, LE FUTUR APPARTIENT AUX HEROS : Participants: Mordred, Bofrost, Iruna & Grenwulf

Le lendemain le clan partagea enfin une bonne nouvelle. Les guérisseuses avaient trouvé un moyen de guérir les malades, mais une partie des ingrédients, des racines de radis de bronze, manquaient. Bofrost eut tôt fait de savoir qu'il existait trois lieux proches du tula ou il pourrait s'en procurer : la ville de Jonestonw, le Grand Temple de Chalana Arroy sur le tula du clan Elan et le Creux du Renard ou siège le Conseil Tribal et situé sur le tula du clan Culbri.

Ce matin là Rokald délirait et pour la première fois murmurait de manière plus ou moins compréhensibles. Il semblait parler avec son père et lui demandait conseil. Il devait se trouver à la croiser de deux routes et ne savait pas quelle route prendre. Nos héros comprirent que l'une de ses routes menait à la survie du clan et l'autre vers un ouragan. Après quelques minutes il sombra à nouveau dans le comma.

C'est alors que Taros Vérité de Mort fit irruption dans la Maison Gudny. Les alynxs de la Maison se blottirent tous contre Mordred. A la demande d'Harran, Taros ordonna aux cousins Gudny et Iruna d'escorter l'Odayla du clan jusque chez lui, au Hall de l'Ours. Nos héros acceptèrent péniblement et à l'exception de Grenwulf ne cachèrent pas qu'ils ne comprenaient pas qu'Harran ne demande pas cela à d'autres guerriers du fyrd. Bofrost quand à lui n'avait plus qu'une idée en tête, aller chercher les racines au plus vite et sauver son fils. Toutefois ils acceptèrent, ils se vêtirent chaudement, prirent leurs gants et leurs armes et sortirent dans le froid intense du Grand Hiver.

Il y a quelques semaines, Randver avait rappelé au clan certains moyens qu'Heort avait utilisés pour survivre durant les Grand Ténèbres, notamment l'utilisation de skis. De nombreux gwandori dont nos héros s'y étaient essayé. Iruna avait même eu l'idée de fabriquer un moyen différent de glisser qu'elle nomma « surf », partie de l'idée d'utiliser un bouclier pour glisser sur les pentes enneigées. C'était là un moyen rapide de se déplacer quand il s'agissait de descendre, comme aujourd'hui ou plus de la moitié du trajet pourrait être effectué à ski. Toutefois la neige s'était progressivement transformé en glace ce qui rendait les descentes de plus en plus dangereuses. Mordred tomba à plusieurs reprises mais se rattrapa à l'aide de quelques roulades et Bofrost évita de justesses plusieurs sapins. Iruna fit une chute qui lui fit renoncer et enlever son prototype pour marcher aux côtés de Grenwulf. Runolf quand à lui menait la troupe en glissant aisément sur les pentes glacées. Mordred en profita pour raconter l'histoire du lion des montagnes (voir
épisode n° 43) à l'Ormalaya et il lui demanda ce qu'il en déduisait.
Celui-ci lui dit que les animaux devaient aussi s'adapter dans le Grand Hiver et que de plus en plus de bêtes sauvages présentaient des comportements totalement inhabituels, il était certain que ce lion ne cherchait qu'un endroit pour passer la nuit au chaud mais que rien ne l'empêcherait de saisir une proie le jour ou son instinct le lui commanderait.

Runolf et Mordred furent les premiers à distinguer les sept silhouettes qui se déplaçaient à trois cent mètre à l'ouest, sur la plaine du tula. Ils venaient clairement dans leur direction et se déplaçaient plus vite qu'un homme en pleine course. Pourtant ils n'étaient sur aucunes montures, ils ne courraient pas et ne portaient pas de ski non plus. Ils semblaient glisser sur le sol gelé et à leur approche les héros constatèrent qu'ils avaient à faire à des orlanthi toutefois différent et venant probablement d'une région peu connu. Ils portaient des habits faits de fourrures et de cuir qui couvraient intégralement de leur corps, ne laissant qu'une fine ouverture pour les yeux. Ils étaient armés de plusieurs types de lances dont certaines portaient une pointe en dent de scie. Une paire de ski dépassait de lors dos, attaché sur un sac à dos lourdement chargés. Le plus étrange restait toutefois leur bottes, la semelle terminait en une lame de bronze leur permettait de glisser sur les terrains plats.

Runolf et Bofrost reconnurent des valindiens, des adorateurs de Valind, le dieu de l'hiver, du froid et de la neige et fils de Vadrus le Traître (voir épisode n°29). Tout orlanthi se méfit des valindiens, ils faisaient bien entendu partie de la Tribu des Tempêtes mais on les disait sans émotions, cruels et ignorants des coutumes, ne respectant ni les lois d'Heort ni les chefs.

Un des sept valindiens s'avança et utilisa demanda l'hospitalité selon la coutume orlanthi. « Nous ne resterons qu'une ou deux nuit tout au plus, nous ne chercherons pas à vous faire du tort et ne demandons même pas un abri pour la nuit, juste un emplacement ». Runolf se tourna alors vers les Gudny et leur proposa de conduire les valindiens à Harran mais Grenwulf insista pour l'accompagner jusqu'au bout, arguant qu'il avait donné sa parole à Taros Vérité de Mort. Mordre, Bofrost et Irnua firent alors demi-tour et accompagnèrent les valindiens au Domaine du Gwandor.

De son côté, Grenwulf en profita pour demander à Runolf pourquoi ses chasseurs étaient resté au Domaine des Deux Pins. Celui-ci lui expliqua qu'Harran avait ordonné à tous les chasseurs de rester au Domaine des Deux Pins pour nourrir plus facilement le village principal du clan. De plus, le gibier s'était réfugiés dans les forêts, sur les pentes de la Crête des Deux Pins ce qui demandait une journée de marche depuis le Hall de l'Ours. Une fois arrivé Runolf remercia Grenwulf qui s'en retourna au Domaine des Deux Pins.

De leurs côtés, Iruna et Mordred cherchèrent à en savoir plus sur les valindiens. Ceux-ci prétendaient venir de la frontière tarshite. Ils
étaient des survivants du seul clan de valindiens de tout Sartar et
se dirigeait maintenant vers le nord. Mais ils n'en dirent pas plus jusqu'à ce qu'ils se trouvent face à Harran le Gros. En les présentant, Mordred suggéra à son chef qui si celui-ci jugeait bon d'offrir l'hospitalité aux valindiens, il serait sage de demander à se faire enseigner quelques moyens de survie dans le Grand Hiver. Harran demanda conseil à Randver, comme à son habitude et celui-ci lui conseilla d'appliquer la suggestion du yinkini. « Auriez-vous un moyen pour nous permettre de couper du bois ? » demanda Harran aux valindiens. L'un d'eux s'avança et sorti une scie en fer d'une forme
étrange et l'offrit au Gwandor. « Et bien vous êtes les bienvenu,
Mordred va vous trouver un lieu bien au chaud ou vous pourrez passer la nuit ! ». Toutefois les valindiens refusèrent et ne demandèrent qu'à pouvoir s'installer dans un champ de neige à deux cents mètres du Domaine des Deux Pins. Ils expliquèrent qu'ils allaient construire des huttes de neige et de glaces qu'ils appelaient « igloo » et ils ne refusaient pas de permettre aux Gudny d'apprendre à en construire et pourquoi pas d'y passer la nuit.

Après plusieurs heures, et l'aide soutenu des valindiens, l'igloo des héros était terminé. Pendant ce temps les valindiens avaient construit deux autres igloos dont l'un était assez grand pour contenir huit personnes. Les compagnons y furent invités à partager le repas du soir et y apprirent encore une nouvelle méthode pour entretenir un feu. Il n'y eut que peu de discussions, mais les héros apprirent tout de même que le clan des valindiens avait été délibérément rasé par une armée lunar composé de tarshite. Ils avaient fuit et cherchaient à se rendre au nord dans les montagnes pour y vivre paisiblement. Les héros étaient maintenant certain de la valeur de ces maudits valindiens, l'Empire souhaitait les éliminer afin qu'il ne puisse propager leur savoir à travers Sartar. Après quelques remerciements, Mordred, Grenwulf, Bofrost et Iruna s'en retournèrent dans leur igloo ou un feu avait été maintenu et expérimentaient leur première nuit dans cette hutte de glace.

Les héros furent brutalement réveillés par des morceaux de neige qui leur tombaient dessus. Ils ouvrirent les yeux pour voir les murs de l'igloo se faire arracher par des mains griffues, des silhouettes noirs aux yeux jaunes se dessinaient derrières les parois qui s'écroulaient. Grenwulf saisit Frisson et se dégagea pendant que Mordred recevait le gros des bloques et mettait un genou à terre. Bofrost ramassa son épée, paniquant un peu alors qu'Iruna se jeta sur sa lame et son bouclier et frappa instinctivement sur ce qui semblait être un bras griffu.

La fourrure de Mordred se dressa, ses griffes de foudre crépitèrent. Puis dans une rage folle le yinkini bondit entre les bloques de neige et déchiqueta la neige pour trouver un homme vêtu de noir qui lui lança aussitôt une attaque magique. Une mâchoire translucide de léopard rouge s'abattit sur lui et le fit reculer. Bofrost illumina les lieux de sa lame solaire et porta un coup à un des guerriers qui tentait de pénétrer dans l'igloo. Iruna se protégea avec son bouclier et enfonça sa lame dans la gorge d'un des guerriers en noir. Grenwulf recula pour mieux obtenir un meilleur point de vue de la situation. Les trois igloos étaient attaqués mais les valindiens tenaient bon contre leurs adversaires.

Certains assaillants se servaient maintenant de leurs lances pour transpercer les héros mais leurs pointes étaient constamment évitées. Grenwulf avança à nouveau et emplie Frisson de magie de Mort pour qu'elle frappe tous leurs assaillants un une seule vague. Seul deux guerriers encore sur leurs skis échappèrent à l'attaque meurtrière de l'humakti. Voyant que les deux survivants allaient s'élancer dans la pente, Mordred sauta hors de ce qui restait de l'igloo. Il courut jusqu'à bondir, assommant les deux fuyards en leur tombant sur le dos.

Mordred saisit alors l'un des fuyards et tenta de l'interroger sous les hurlements des survivants que les valindiens égorgeaient les uns après les autres. Grenwulf aurait souhaité les en empêcher mais hélas, il pensait également qu'il serait dangereux de laisser des témoins. Quand Mordred comprit qu'il n'obtiendrait rien de cet
étranger qui ne parlait pas un mot de sartarite, il fit de même que
les valindiens et l'acheva. Grenwulf se tourna alors vers le chef des valindiens et leur demanda s'il s'agissait des mêmes guerriers qui avaient envahi leurs terres. « Non… comme je vous l'ai dit, nous avions été attaqué pas une unité tarshite, ces guerrier noirs sont des Léopard Noirs, des guerriers du froid venant des contrées les plus au nord de l'Empire Rouge. Ils sont cruels et peuvent être terriblement efficace. ».

L'affaire fut rapportée à Harran le Gros qui prit la décision d'envoyer les Gudny et les valindiens auprès du Roi Ranolf Tristelame. Ainsi, si d'autres troupes de l'Empire venaient à les chercher sur les terres du Gwandor ils ne trouveraient rien. Les valindiens ne reconnaissaient pas la légitimité des rois tribaux, mais ils acceptèrent quand Mordred leur mentit habillement « Mais c'est le Roi lui-même qui souhaite vous voir, il pourra sûrement faciliter votre voyage vers le nord. ». Un des valindiens, blessé durant l'attaque des Léopards Noirs, resterait dans le Gwandor pour être soigné. De son côté Bofrost voyait là l'opportunité de ramener les racines de radis de bronze nécessaire et tous, celle de pouvoir connaître les intentions du Roi Ranolf concernant l'avenir de la tribu.

Le lendemain le groupe de compagnons se réunit dans la cour du Domaine des Deux Pins. Il y avait les six valindiens, Grenwulf et ses quatre tempêtes, Iruna accompagnée de Mitra, Bofrost et Mordred qui avait demandé à Borg le Raffiné de venir également. Ils traversèrent les terres glacées de la tribu pendant une journée et eurent à nouveau l'occasion de parfaire leurs compétences d'architecte des glaces. Le lendemain, les compagnons arrivèrent en milieu de journée en vu des fumées qui se dressaient au loin, droite comme des tours, annonçant le village du Creux-du-Renard.

Les hameaux entourant le Hall du Roi n'avaient pas été désertés, bien au contraire. De nombreux réfugiés étaient arrivés des autres clans et des extensions avaient été construites dans plusieurs maisons longues. Certains habitants sortirent des maisons au passage des compagnons et les supplièrent de leur donner quelque chose à manger. Certains s'accrochèrent à leurs vêtement en pleurant, d'autre airaient sans but en parlant ou gémissant dans le silence du Grand Hiver. Aucun des héros ne daigna répondre aux demandes des réfugiés et ils traversèrent la foule sans leur prêter attention.

Les portes du Creux-du-Renard étaient grande ouverte, huit gardes surveillaient les entrées et sorties des visiteurs. A leur arrivée les compagnons furent rapidement interpellés. Mordred expliqua que le Conseil du Gwandor avait décidé de présenter ces quelques voyageurs valindiens au Roi et on les fit patienter autour d'un feu.

Trois heures plus tard on vint les chercher pour le mener au Hall du Roi, seul Borg ne reçut pas l'autorisation d'y entrer. Le Hall était haut et grand, un énorme foyer couvait au centre de l'immense salle, et de lentes et calmes volutes de fumée montaient doucement vers un large trou pratiqué dans la charpente du toit. Les quatre pierres du foyer étaient bénies, et elles étaient gravées avec les runes de Mahomé. Elle leur procurait un immense pouvoir de protection.

Une odeur de fumer et de viande rôtie parvenaient aux narines des compagnons. Au fond sure une estrade, se dressait le magnifique Trône des rois, tout de bois sculpté. De chaque côté, deux statues d'Orlanth les scrutaient en retour. Elles semblaient tout à la fois les accueillir et les juger.

Il revint alors aux cousins Gudny que ce Trône, perdu pendant plusieurs générations, avait été ramené de l'Autre Côté par l'illustre Hofstaring Saut d'Arbre. Le Trône avait été bénit par Vinkglot lui-même, qui y avait apposé sa marque. Lorsqu'un des rois des Culbréas décédaient, il était placé sur le trône qui était alors pausé par ses fidèles thanes sur le Rocher de Culbri. Spontanément, le Trône prenait feu, incinérant le corps du roi. On disait que le roi étaient alors emporté jusqu'au Grand Hall d'Orlanth pour siégé sur ce même Trône. Le Trône réapparaissait miraculeusement la nuit suivante, dans le Hall.

Ce soir-là, Ranolf siégeait encore parmi ses hommes, dans son hall qu'il avait entouré de lourdes tapisseries mélangeant les tons oranges, jaunes et blancs. Une pinte de bière à la main, il méditait sure une partie d'Epées-et-Boucliers. Son adversaire le rusé Lartémal le Foudre, souriait discrètement et l'entrée des compagnons dans le hall n'avait guère brisé leur concentration. Tout le monde avait l'habitude de voir dans le hall Lartémal le Foudre, le plus grand des Voix des Tempêtes de la tribu qui siégeait comme Orlanth le Chef au Conseil Tribal.

Cette nuit là il y'avait une grande activité dans le Hall. La femme de Ranolf et les gens de sa Maison préparaient la Grande Table à droite pour le repas. C'était dans des plats en argent et dans des gobelets en bronze que Ranolf allait fêter son Fyrd et ses fidèles guerriers. En attendant, les thanes festoyaient déjà en se ventant bruyamment de leurs exploits, ou en jouant à faire peur aux enfants qui courraient avec des épées de bois et des poupées de chiffons entre les porcs et les tonneaux. D'autres guerriers plus taciturnes et couvert de tatouages claniques et runiques, aiguisaient leurs
épées et leurs dagues. Plus nombreux étaient les hommes qui
discutaient, une chope de bière à la main, ou appuyées sur les bancs à gauche. Les alynx se faufilaient entre leurs jambes mais quelques uns venaient déjà à la rencontre de Mordred. Jondruf, le meilleur sculpteur de la tribu, travaillait à sou ouvrage, assis sur un tonneau, répandant des éclats de bois au sol.

Plusieurs femmes travaillaient à filer la laine sur les trois métiers à tisser au fond de la maisonnée. Ces magnifiques métiers à tisser
étaient en bois sculpté couvertes de runes blanches, et véhiculaient
un réseau de pouvoirs mystérieux qui prenaient leurs sources dans les doigts agiles de ces jeunes femmes.

En entrant les compagnons déposèrent leurs affaires dans des coffres réservés aux invités, puis on leur proposa de se servir à boire en attendant que Ranolf les fasse appeler. Grenwulf observa encore plus attentivement le hall, les plats avaient beau être en argent, ils ne contenaient plus les fastes festins d'autrefois. Le Grand Hiver touchait tous le monde, roi ou fermier. Il s'approcha alors de quelques gwandori qui faisaient partie de la Garde de Ranolf et qu'ils n'avaient pas revus depuis bien longtemps. Après avoir donné quelques nouvelles du Gwandor, Grenwulf leur demanda s'ils savaient comment le choix des bénéficiaires du Grenier à Grain avait décidé. Ceux-ci n'avaient pas participé au Conseil mais savaient que le choix s'était porté sur les quatre clans les plus faibles et Grenwulf en fut satisfait.

Mordred se servit une pinte de bière et s'avança vers un homme qui ne lui semblait pas étranger ; Orlgand Vingt-Barbes, l'ancien chef du clan Stirlgon. Il faut dire ici que celui-ci avait réunit une organisation appelé le Cercle Furtif de Yinkin après avoir reçu la visite d'un Alnyx de Foudre qui lui demandait de l'aider à défendre la Citadelle Blanche. C'était en 1620 et on n'avait jamais eu de nouvelle d'eux depuis lors. Mordred s'approcha discrètement pour
écoute ce qu'Orlgand expliquait avec vigueur à d'autres thanes. Celuici
 était en train de réaffirmer son intention de reprendre sa place de chef du clan Stirlgon. Il l'avait déjà fait savoir officiellement. Mordred toujours curieux, tenta une entrée en force en soutenant les propos du Vingt-Barbes mais celui-ci ne lui prêta pas attention et continua de prêcher jusqu'à ce qu'il se tourne vers un autre groupe de thanes et recommence. De son côté Bofrost se dirigea vers Harkentar Feuille-au-Vent, un frère d'Ombre de Yinkin mais aussi le Vanganth de la Tribu. Ensemble ils discutèrent du désir de voir revenir Orlanth et ils se remémorèrent les myhte des Frères Tempêtes ou Vanganth avait brillé avec éclat.

Le Roi Ranolf fit enfin appelé les héros et les valindiens. Il avait interrompu sa partie mais Lartémal était toujours assis à côté du trône. Le roi demanda à Mordred de présenter la requête du Gwandor. « Seigneur, ce groupe de réfugiés valindiens traversent nos terres pour se rendre au nord. Notre chef Harran le Gros à juger bon de venir vous les présenter ». Le chef des valindiens se tourna alors vers Mordred « Comment cela ? Je croyais que nous étions venu à la demande votre de Roi ? ». Ranolf sourit et confirma qu'il souhaitait en effet les voir, puis il remercia les héros et les invita à retourner autour des tables, demandant aux valindiens de rester.

Les héros se joignirent alors aux autres convives et profitèrent de la bonne humeur qui régnait dans le Hall et ce malgré le Grand Hiver. Plus tard le Roi Ranolf les fit demander à nouveau mais les reçu cette fois sans la présence de Lartémal. « Il me fait plaisir de pouvoir enfin recevoir les héros Gudny dans notre Hall ! J'ai souvent pu entendre parler de vos exploits durant ces deux dernières années ; de la fierté et la magie que vous avez rendu au Gwandor (voir les Chroniques de Gwandor I), des rois tribaux que vous avez libérés à Boldhome mais également de votre participation à la Guerre du Dôme Soleil. Vous me feriez un grand plaisir en me comptant vous-même vos aventures. »

En temps normal, ce type d'action était toujours donné à Mordred. Mais celui-ci, n'aimant que peu Ranolf, il se tenait discrètement derrière et regarda par-dessus son épaule quand Grenwulf chercha son regard. « Hum Hum… je suis un humakti Monseigneur et je ne sais pas très bien raconter les histoires, hum… en fait, tout commença quand… » et le fils de Gyffun se lança dans une histoire bien présenté, courte et factuelle des grands moments de ces deux dernières années. Le Roi écouta attentivement et écouta aussi les quelques interventions de Bofrost et Iruna. Puis il demanda aux héros ce qu'ils comptaient faire maintenant, allaient-ils rester dans le Gwandor ou partiraient-ils à la recherche d'autres aventures ?

Grenwulf parla alors avec honneur de la visite des ses Ancêtres dans le Gwandor. Il était évident que bientôt, le Gwandor aurait à combattre pour sa libération et que les vents souffleront à leurs côtés. C'est pourquoi ils resteraient dans leur tula jusqu'à ce que retentissent l'Appel du Gwandor. Bofrost et Mordred se regardèrent, surpris du peu de discrétion de Grenwulf. « Savez-vous que vous faite là preuve d'intentions dissidentes ? Je pourrais vous faire arrêter… » dit le roi. « Et nous combattrons jusqu'à la mort ! Nous traverserons Sartar pour bouter l'ennemi ! » cria le yinkini. « Calme toi jeune et brave gwandori, j'ai dis que je pourrais vous faire arrêter pas que je le ferais. Il faut dire aussi que vous n'avez jamais été très discret ? Pensez-vous que l'Empire continuera à vous laisser vivre dans le Gwandor indéfiniment ? ».

L'humakti reprit la parole et assura sur son honneur que lui et ses compagnons savaient être discrets quand il était nécessaire de le faire. Quand aux lunars, il ne les voyait pas prêt à s'aventurer dans le Grand Hiver pour quelques rebelles, ils préféraient laisser la faim et au froid faire le travail.

Le roi les remercia et les laissa reprendre part au banquet, puis plus tard il les rappela une troisième fois. Il leur expliqua qu'il
était possible que les Culbréas se soulèvent prochainement. Mais il
y'avait de nombreux points qui restaient encore en suspend et le Roi voyaient dans les Gudny le moyen d'en résoudre au moins un. Ranolf leur parla d'une jeune fille qui était prisonnière dans une maison coloniale lunar, sur les terres Cinsina, à quelques kilomètres à peine de Jonestown. La jeune fille était retenue dans cette demeure gardée par une vingtaine de vétérans tarshites, une mission reposante, en remerciement de leurs bons et loyaux services. La famille qui vivait dans la maison y était toujours et étaient
également les seul qui parfois sortaient de la demeure. Le Roi
souhaitait que les héros extirpent la jeune fille de sa prison puis l'escorte jusqu'à un point de rendez-vous ou elle serait ensuite prise en charge. Il insista également sur le fait que si les héros en parlaient à qui que ce soit il nierait totalement les faits puis ajouta que si par malheur, la jeune fille devait perdre la vie, les héros gagneraient alors un nouvel ennemi qui ne les lâcherait jamais.

Les héros se regardèrent et acceptèrent. « Bien, alors allez vous amuser maintenant, vous passerez la nuit ici et nous en reparlerons demain matin » ordonna le Roi. En partant Grenwulf se retourna« Mais qui est donc cette jeune fille ? ». « Ma fille », répondit Ranolf.

Après s'en être retourné auprès des autres invités, et surtout après avoir ingurgité plus de bière que de raisons, Mordred sauta sur la table et cria pour attirer l'attention de la vingtaine de thane qui l'entourait. « Ecoutez-mois guerriers des Culbréas ! Ecoutez la voix de celui qui va vous faire rire ! J'ai entendu ici maints exploits de hautes envergures, mais en avez-vous seulement cité un qui date des d'avant 1613? Non, et avez-vous vous seulement démontrer à quel point nos ennemis peuvent être ridicule ? Non plus… Et bien approchez et ouvrez grand vos oreilles que vous puissiez rire de ce lunar qui perdit son sexe ou de celui qui se fit voler par des gwandori encore jeunes et naïfs ». Mordred compta alors deux des premières aventures des cousins Gudny : Le vol de la flute d'Azmykemus (voir épisode n° 11) et l'histoire du noble lunar qui perdit sa virilité (voir épisode n°19).

Le yinkini captiva la foule qui se mit à rire à chaudes larmes, à en perdre sa pinte de bière ou à s'en tordre par terre. Même ceux qui n'avait été invité à l'écouter s'approchèrent. Voyant que le résultat dépassait ses espérances, le jeune Mordred raconta encore l'histoire des Sept Tribus (voir Chronique de Gwandor I) tout en assurant son assistance que de tels exploits étaient à la porté des autres clans des Culbréas et que le moment venu tous se réuniraient, d'égal à
égal, pour combattre le Mal Rouge.
        

Encore une fois le résultat dépassa les espérances du yinkini. L'assistance se mit à chanter la victoire future des Culbéra conduits par la lame du Gwandor. D'autres se mire à frapper leurs boucliers de leurs épées en criant « La victoire avec le Gwandor ! ». Même Ranolf jeta un œil par-dessus son épaule et on apprendra plus tard que le barde de Ranolf aura écrit une chanson à la gloire des Culbréa marchand à la bataille derrière les gwandori.

Alors qu'il était bien ivre et qu'il pensait à sa famille, Bofrost réalisa qu'il envait oublié de quérir les racines de radis de bronze auprès de la Chalana Arroy de la tribu. Il se leva, s'inspecta négligemment et d'un pas titubant s'approcha de Nirna la Douce, « Bonjour, euhh bonsoir noble Nirna, j'eu viens vous voir… euuu en fait vous parler… ben voilà… mon fils et beaucoup d'autres membre de notre clan à nous… le Gwandor donc ! Donc.. et ben sont maladeuu.. et notre guérisseuse m'a dit que seul des racines de citrouille..eu non… de radis de bronze, pouvaient les guérir et voilà me voilà... devant vous… pour vous demander ces racines. ». La Grande Guérisseuse refusa, à la grande surprise du vanganthi. Bofrost avait oublié que Nirna venait du clan Elan et qu'il avait, avec ses compagnons, volé le Bouclier d'Arran (voir épisode n° 41). C'est ainsi qu'elle le lui rappela, qu'elle lui rappela également qu'elle avait entendu avec quel cruauté ils avaient parfois achevé leurs adversaire et comment ils s'étaient comporté cet après-midi en traversant les hameaux entourant le Creux-du-Renard. Bofrost tenta de se justifier et même de reporter sur le clan Elan la perte du Bouclier mais la Grande Guérisseuse le remit aisément à sa place. Toutefois, il ne serait être dit qu'une guérisseuse blanche est refusée de porter aide. Nirna lui proposa un marché, elle lui ferait porté les racines demain matin si celui-ci promettait de répondre à sa demande le jour ou elle le lui demanderait. Le fils d'Orlaf ronchonna un peu, puis titubant à nouveau accepta non sans avoir insisté qu'il jugerait la qualité de la demande le jour venu.

Puis, bien éméché, Mordred décida d'aller voir le Roi pour tenter de le convaincre de laisser entrer Borg le troll. « Seigneur, je ne peux me contraindre de laisser mon ami dehors, si il ne peut dormir ici alors je dormirais dehors à ces côtés ! » dit-il pensant que Ranofl aurait pitié de lui. « Et bien voilà une âme noble et généreuse, je suis heureux de voir que vous joignez les paroles aux actes ! Je vous souhaite donc la bonne nuit ! ». En conclusion, Bofrost et Grenwulf passèrent une bonne nuit dans le Hall et Mordred passa sa nuit blotti entre le feu et Borg le troll. Toutefois, et contre toutes attentes, le jeune yinkini passa une très bonne nuit.

Le lendemain les héros furent à nouveau reçus par le Roi Ranolf Tristelame. Il leur communiqua les derniers détails concernant leur mission d'extraction. Les héros échafaudèrent un plan, demandèrent un chariot sur skis à Ranolf et se vêtirent comme des réfugiés du clan Mathiording. Bofrost ordonna à Borg le Raffiné de s'en retourner les attendre au Domaine des Deux Pins, « Je suis désolé Borg, mais tu ne seras pas des plus crédible comme réfugié ! ».

Ils se rendirent tout d'abord à Jonestown avec l'intention de prendre à leur solde un groupe de réfugiés composé de femmes et enfants. Iruna et les Gudny avaient en tête de se faire passer pour des réfugiés et demander l'asile pour pénétrer dans la demeure coloniale sans éveiller les soupçons. De son côté Mordred qui aura quitté le groupe quelques centaines de mètres avant, approchera discrètement la demeure pour y mettre le feu. Il serait dès lors facile de profiter de la confusion pour libérer la fille de Ranolf.

Les portes de la ville de Jonestown étaient fermées et un amas de bidonvilles s'étendait sur une centaine de mètres autour des murailles grises. Il n'était pas possible de traverser ce village de tentes et cabanes avec le chariot, aussi les compagnons s'installèrent dès les premières bicoques. Après avoir allumé un feu et s'être préparé à manger, Mordred alla voir les deux jeunes filles mères qu'il avait aperçu en montant leur camp. On voyait bien qu'elle n'avait rien, quelques couvertures, un reste de bois pour le feu et pas assez de nourritures pour tenir plus de trois jours. Elles tenaient leurs bébé dans les bras et reculèrent à la vue de Morded qui s'adressa à elles sur un ton extrêmement sérieux : « Si vous voulez vivre, suivez-moi ! ». Hésitante, la première se leva en demandant à la seconde de surveiller leur place. En chemin Mordred lui expliqua qu'elle n'avait qu'à faire ce qu'on lui demandait. Si tel était le cas elle pourrait être adoptée par le clan Gwandor d'ici trois jours. Mordred fut très convainquant et elle alla chercher sa comparse.

Le lendemain les compagnons repartirent en début d'après-midi pour arriver à destination en fin de journée. En chemin, Mordred tenta de séduire l'une des deux misérables filles. Ils `approcha de l'une d'elle et pouvait deviner son visage d'ange malgré cette peau crasseuse et cette tignasse en bataille. Mordred tenta de la faire rire, mais elle resta de marbre. Il tenta de la flatter mais elle recula. Finalement, le yinkini se dit en lui-même qu'elle devait avoir encore peur et il devrait prendre son temps pour gagner sa confiance. De plus, ils pouvaient déjà distinguer au loin la colline sur laquelle reposait la demeure coloniale et il était temps pour Mordred de se séparer du groupe.

Grenwulf en profita pour se rapprocher des deux filles et sur un ton froid et cruel leur annonça ce qui allait se produire. La fille au visage d'ange se mit à trembler et refusa d'aller plus loin. « La Mort te regarde, que tu restes ici ou que tu viennes avec nous ! Alors choisi… et vite… Allez, avec nous tu auras une chance au moins » lui lança Grenwulf. Elle versa une larme et reprit la route sans rien dire.

Mordred arriva sur le flanc de la colline et parvint à se rapprocher du mur ouest de la demeure. Il n'y avait aucune ouverture si ce n'est la double porte principale au sud et la petite au nord. Il émula Yinkin et grimpa sur le toit de tuiles rouges. Il observa les alentours, trois toits reliés les uns aux autres et une cour. Il retira habillement un certain nombre de tuiles et même si l'une d'elle glissa il la rattrapa avec le pied.

Pendant ce temps les autres compagnons commençaient à emprunter le court chemin qui grimpait la colline. Ils étaient bien déguisés, une véritable troupe de réfugiés dont les armes étaient cachées dans le foin du chariot tracté par un bœuf bien maigre. Il y'avait Grenwulf et ses quatre humakti, Iruna, Mitra et les deux jeunes filles mères. Mordred était arrivé à une couche de chaume. Il retira sa gourde pleine d'huile qu'il avait ingénieusement préservé du froid (Bofrost en eu l'idée et trouva la technique), puis en versa en prenant le soin de le faire couler sur la plus grande surface. Il jeta un regard malicieux autour de lui et alluma le feu qui s'étendit très rapidement, à peine le temps pour Mordred d'aller se cacher derrière un toit adjacent. Il avait trouvé là un point de vu parfait sur la court et la partie du toit qui prenait feu.

A ce moment un groupe de trois jeunes garçons suivi de deux hommes accoururent dans la cour. Leurs vêtements montraient qu'ils devaient s'agir de la famille du propriétaire lunar et ils placèrent une
échelle contre le mur pour y grimper. En arrivant sur le toit, le
premier homme se mit à crier et hurler, gesticulant à tout va pendant que les jeunes garçons repartaient, probablement pour chercher de l'eau. Puis soudainement, plusieurs guerriers tarshites entrèrent dans la cour depuis une porte à double battant. Mordred voyait qu'il devait y en avoir bien d'autres dans cette partie de la maison et il ne bougea pas. Deux tarshite firent un saut magique qui les déposa sur le toit ou ils se mirent tout de suite à invoquer des vents pour souffler l'incendie. C'est à ce moment que les compagnons arrivèrent face à la porte de la demeure et sonnèrent la cloche.

Un des tarshite ouvrit instinctivement la porte aux compagnons et le propriétaire vint à leur rencontre. Bofrost, Iruna et Mordred supplièrent l'homme de leur offrir un abri pour la nuit et celuirefusa  « Allez-vous en… Nous avons pas besoin de vous ici et surtout maintenant.. Hoooo ma maison, ma maison ! ». Bofrost plaça les deux jeunes filles et leurs bébé en avant et supplia à nouveau «Voyez ! Nous sommes condamnés si vous ne nous aidez pas ! ». Le jeu de Bofrost fut si bon que l'homme, quoi que complètement préoccupé par le désastre qui venait de se produire, accepta de leur permettre d'entrer le temps de manger une soupe chaude. Mordred qui avait observé la scène redescendit de la maison et tenta de crocheter la petite porte nord. Il y arriva mais fut brusque et bruyant si bien qu'il se trouva dans le cellier, nez à nez avec deux guerrier tarshite prêt au combat. Le premier, chauve et barbu, lança furieusement sa hache pendant que le second courrait pour abattre son
épée sur Mordred.

Le yinkini roula au sol, esquivant la hache qui se planta contre une poutre. Il l'y arracha et la renvoya sur son adversaire qui termina dans l'escalier puis se retourna pour éviter la lame du deuxième tarshite dont il lacéra le corps à coups de griffes. Le combat avait
été très rapide et n'avait guère eu le temps de faire beaucoup de
bruit ce qui permit à Mordred de mettre le feu au réserves de bois.

Bofrost avait suivi le Maître de Maison pour le supplier de leur permettre également d'entrer pour profiter un peu de la chaleur mais on lui claqua la porte au nez et le vanganthi retourna auprès de ses amis « réfugiés ». Au même moment Mordred pénétrait par l'escalier dans une seconde pièce sans lumière, il émula les yeux de Yinkin pour voir qu'il y avait trois porte et son sixième sens lui indiquait la première à gauche. Alors qu'il s'y avançait, un groupe de guerrier ouvrit la porte de la seconde porte. L'un d'eux invoqua tout de suite sa magie mais Mordred fut plus rapide et lui claqua la porte contre le visage. Prenant ses jambes à son coup, Mordred devait maintenant prendre son courage à deux mains car il fallait encore traverser le mur de feu pour pouvoir sortir. Il faut dire ici que Mordred avait depuis peu une forte appréhension du feu. Il avait du aujourd'hui, par deux fois déjà, se maîtriser afin trouver la volonté de créer un incendie, et il y était parvenu. Mais il s'agissait d'autre chose cette fois ci. Entendant les cris des hommes à sa poursuite, Mordred ferma les yeux, pria Yinkin et se lança dans la fournaise pour en ressortir intact. Aussitôt il grimpa sur le toit et s'y cacha à nouveau, attendant la suite des événements.

A ce moment les compagnons entendirent les cris d'alerte. Grenwulf se dirigea avec ses humaktis vers la porte à double battants, celle dont
étaient sortie les tarshites lors de l'incendie. Quand à Bofrost, il
marcha seul en direction de la porte d'où parvenaient les cris et ouvrit la porte. Un groupe de guerriers courraient les uns derrière les autres mais l'un d'eu repéra Bofrost qui n'eu d'autre choix que de se lancer au combat. Il appela sa sylphe à entrer en combat avec lui mais fut vite entouré de cinq guerriers armées de haches ou d'épées.

Pendant ce temps, Grenwulf ouvrait la porte sans prendre de précaution et reçu deux pointes de lance dans l'estomac qui l'auraient transpercé s'il n'avait pas gardé son armure sus ses guenilles. Mais quelques secondes après, le fils de Gyffun faisait un carnage. Les cinq humakti terrassaient leurs ennemis les uns après les autres. Seul un officier réussit à ébranler les représentants de Mort, il invoqua un puissant vent de Doburdan qui mit un humakti à terre et projeta Grenwulf contre un mur. Mais, après quelques passes d'armes Grenwulf renversa l'officier. Il lui écrasa l'épaule avec son pied et lui piqua Frisson sur la gorge. « Demande à tes hommes de se rendre ! ».

La sylphe de Bofrost projeta deux guerriers à terre et le vanganthi en profita pour émuler Elmal dont il appela la lumière aveuglante. Prenant l'avantage, Bofrost avança et trancha le bras du premier adversaire, esquiva le coup de hache du second et répondit par un coup de tête qui l'envoya au sol. Au même moment, Mordred pénétra dans la pièce et les deux cousins se prirent dans les bras. Ouvrant l'une des autres portes, ils se virent nez-à-nez avec Bofrost et ses prisonniers. Il ne restait maintenant plus qu'une porte dans cette partie de la maison et Bofrost avait aperçu deux guerriers qui s'y
étaient engouffrés durant le combat.

En regardant par le judas, ils virent qu'il s'agissait d'une toute pièce et que les deux tarshites y étaient toujours. De plus ils n'étaient pas seuls. L'un d'eu maintenant la pointe de sa dague sur le coup d'une jeune fille sartarite, et à son allure on ne pouvait guère s'y tromper, il s'agissait de la fille de Ranolf. Il fallut quelques négociations et la parole de Mordred pour convaincre les deux preneurs d'otage qu'ils seraient vivants et libre s'ils la relâchaient.

Ainsi la mission s'était déroulés selon les plans des héros, et il n'en avait pas toujours été ainsi. On peut même dire que ce fut une bonne réussite. Peu de tarshites furent tué, la fille était sauvée et aucun héros ne fut blessé. Certes, il y eut bien ce propriétaire terrien qui vit sa maison brulé mais les Gudny considéraient qu'après tout, il ne s'agissait pas de leur problème. Après une à deux heures de marche, les héros arrivèrent au point de rencontre sur la Route Royale. Une troupe de cavalier du Roi Ranolf les attendaient et se chargèrent de conduire la jeune-fille en lieu sur. Quand aux héros, ils s'en retournèrent au Domaine des Deux Pins.

Durant les jours qui suivirent, Rokald, le fils de Bofrost et les autres malades furent guérit. Le froid s'intensifia encore, si bien que le soleil se reflétait maintenant dangereusement sur ce paysage de glace, aveuglant les animaux et les hommes lorsqu'il était au zénith. Les rumeurs des disparitions de clans entiers continuaient de se propager, mais personne ne savait ou ils étaient passés.

Deux semaines plus tard, le Gwandor reçut la visite de Guétig Voix-du- Roi (voir scénario n°22). Celui-ci ne resta qu'une journée avant de repartir pour un autre clan. Il parcourait Sartar et proclamait haut et fort ceci :

«C'est le Temps des Grand Ténèbres, Préparez vous au combat, rendezvous  dans les Collines des Aurochs ! ».

Les Gudny avaient maintenant une décision importante à prendre. D'un côté ils souhaitaient rester dans le Gwandor mais de l'autre ils voulaient partir dans les Collines des Aurochs afin de participer à la grande bataille qui s'annonçait.

Rokald pouvait maintenant partager avec ses compagnons et une partie de son Cercle la discussion qu'il eut en songe avec son père. Rester dans le Gwandor permettrait d'assurer sa survie, partir dans les Collines des Aurochs permettrait de ramener Orlanth mais peut-être aussi d'y perdre la vie. Et puis il y avait aussi le Roi Ranolf, qui avait demandé aux cousins de fédérer le Gwandor. Même si il ne pouvait le promettre, il aimait à penser que bientôt les Culbréas se soulèveraient et aurait besoin du bras vengeur du Gwandor.

Rokald, Bofrost et Grenwulf souhaitaient rester mais Mordred et Iruna pensaient qu'ils devraient partir, et au plus tôt. Le yinkini ajoutait qu'il souhaitait même faire appel aux forces du nord, les orgovalti (voir résumé de l'année 1621, page 1). Face à se désaccord, les héros choisirent d'en rendre compte au Roi Ranolf. Peut-être saurait-il les aider à prendre la bonne décision ? Peut-être auraitil  d'autres révélations à leur communiquer ? Après tout, le Roi Ranolf semblait plus proche de la rébellion que ce que les rumeurs prétendaient et il avait bien caché son jeu.

Suite d'ici une à deux semaines...
Yann

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