[Campagne]Ch.10: Le monastere de la Plume

Auteur: eliane_jaulmes <jaulmes_at_...>
Date: Wed, 10 Sep 2003 19:32:26 -0000


Rappel :
Présentation de la campagne :
http://fr.groups.yahoo.com/group/Glorantha_VF/message/8329 Chapitre précédent :
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Pendant que ses compagnons sont partis en Quête Héroïque dans les
étoiles, Ambroise décide de se rendre à un monastère malkioni qui se
trouve non loin de là. Il s'agit du Monastère de la Plume, installé sur des terres juste au nord du Pays d'Héort, données par le Pharaon aux dirigeants du culte en échange de services rendus. Les forces lunaires ne sont pas loin car le royaume occupé de Sartar se trouve juste à une heure ou deux de cheval. Ambroise est bien sûr accompagné, comme d'habitude, de son apprenti Duromal et du guerrier Jabbert. Loanna, la Vinganne, et Dina, l'apprentie de Calliope, viennent
également avec lui. La première pour protéger le sorcier et la
deuxième pour l'aider dans ses recherches. Ambroise veut en effet consulter d'anciens grimoires à la recherche d'une solution au problème du Pharaon.

Le monastère est entouré d'une enceinte formée de hauts murs de pierres. Une lourde porte de bois en barre l'entrée. À l'extérieur se trouve un petit village de paysans, des Malkionis venus avec les moines afin de travailler pour eux et de profiter de leurs prières. Ambroise se présente à la porte du monastère. Il est accueilli par le portier, un vieux moine courbé par les ans, à l'oeil méfiant. Ce dernier lui fait remarquer d'un ton réprobateur que les deux femmes n'ont pas le droit de pénétrer dans l'enceinte. Ce serait sacrilège de les voir souiller de leur présence les pierres bénies du monastère. Ambroise demande donc à Dina et Loanna de loger au village. La Vinganne se met évidemment immédiatement en colère. Elle est venue pour protéger l'étrange sorcier et n'entend pas se laisser écarter de la sorte. Cependant elle a beau tempêter, les moines ne semblent pas prêts à déroger à leur règle. Dina et Loanna sont donc contraintes de rebrousser chemin et de demander l'hospitalité à l'un des fermiers du village. Mais la Vinganne n'a pas dit son dernier mot et projette de se glisser dans le monastère à la faveur de la nuit.

Une fois dans l'enceinte, Ambroise remarque immédiatement la nervosité ambiante. Les gardes à l'entrée lui jettent des regards suspicieux. Le portier maugrée à voix basse en le conduisant. Des moines en robe austère l'observent de loin. La grande cour pavée est déserte et sombre. Une pluie fine rend les pierres glissantes. Quelques croassements sinistres retentissent. Les couloirs sont peu éclairés. On n'y voit guère à plus de dix pas. Le sorcier est conduit jusqu'à une petite cellule. Elle sera sa chambre durant son séjour au monastère. La pièce est humide, froide, monacale. Duromal est logé à côté. C'est une autre cellule, étriquée et austère, à l'odeur de renfermé. Jabbert dormira avec les autres gardes du monastère. Le guerrier s'installe avec bonhomie, sans prêter attention au cadre sinistre. Il commence à faire connaissance avec ses voisins de chambrée.

Le monastère possède une importante bibliothèque, très réputée dans la région. Les moines recherchent et collectionnent toutes sortes de grimoires depuis leur arrivée sur ces terres. Les livres traitent de sujets aussi variés qu'exotiques et Ambroise ne doute pas que certains d'entre eux recèlent d'anciennes connaissances oubliées. Le bâtiment qui abrite les ouvrages donne sur la cour. Il est bâti dans de grosses pierres épaisses, vieillies par les ans, et s'élève sur deux étages. La façade est sculptée de symboles malkionis et plusieurs gargouilles de pierre penchent leurs yeux vides sur les visiteurs. Ambroise indique aux moines qu'il aimerait consulter les livres de la bibliothèque. Il apprend alors que ces érudits, très jaloux de leur savoir, demandent d'autres grimoires en échange de l'accès aux ouvrages. Au cours de la conversation, le sorcier en profite pour demander si d'autres personnes sont venues récemment consulter la grande bibliothèque. Les moines lui déclarent qu'un certain Augustus de Nolos, sorcier de l'ordre de Saint Bruno, les collecteurs de savoir, est passé l'an dernier. Il a amené plusieurs ouvrages fort intéressants et a donc eu accès à d'autres livres en échange. Ambroise sort les grimoires lunaires qu'il a trouvé dans la chambre de Mélina Beauregard à la Cité des Merveilles[1] et les offre aux moines pour agrandir leur collection. Il obtient ainsi l'autorisation d'accéder aux livres de la bibliothèque et demande à consulter les ouvrages qu'Augustus a étudié lors de son séjour. Ceux-ci s'avèrent être d'anciens grimoires traitant d'un antique empire de la région qui s'appelait l'Empire des Amis des Wyrms et sur lequel on sait peu de choses.

Après des négociations difficiles, Ambroise parvient à obtenir l'autorisation de faire entrer Dina dans le monastère. Elle ne pourra accéder qu'à la bibliothèque et devra rester sous la surveillance constante d'Ambroise mais est autorisée à l'aider dans ses recherches et à consulter les ouvrages. Ambroise se met donc aussitôt au travail avec elle. La jeune adoratrice de Lynkha fait la connaissance du jeune moine chargé de ranger les grimoires et de nettoyer la bibliothèque. Il s'appelle frère Bertrand. Le jeune garçon lui semble instruit et fort sympathique même s'il paraît un peu timide. Ils s'engagent tous deux dans une passionnante discussion de théologie et de philosophie. Quand vient le soir et l'heure pour Dina de retourner au village, la jeune fille réussit à convaincre Bertrand de la faire entrer dans le monastère à la nuit tombée, afin qu'ils puissent continuer leur débat. Par ailleurs, Bertrand a paru très intéressé en apprenant qu'Ambroise est un guérisseur. Il se renseigne auprès de Duromal. Ce dernier lui explique que son maître est un grand chirurgien et qu'il ne refuse jamais de soigner quelqu'un, quel qu'il soit.

C'est bientôt l'heure de la prière collective du soir. Tout le monde se retrouve dans la chapelle qui se dresse au centre du monastère. C'est l'occasion pour Ambroise d'être présenté aux habitants des lieux et de faire la connaissance des membres importants de ce microcosme malkioni. Le Prieur, chef de cette petite communauté, se nomme Kyril de Montpiété. Ambroise le reconnaît. Il s'agit d'un ancien agitateur rokari devenu moine. C'est un homme plutôt sympathique. Il est toujours plein d'humour mais aussi empli de piété et prend bien sûr très à coeur le salut des âmes de ses frères malkionis. Le doyen est frère Amédé. Le bibliothécaire se nomme frère Edmond. Frère Aymar remplit les fonctions de cuisinier et de cellérier. Frère Thierry est un ancien soldat, qui a gardé l'apparence martiale et les manières frustres de cette caste. L'herboriste se présente sous le nom de frère Hernen. La communauté compte aussi plusieurs autres moines aux fonctions moins définies et quelques apprentis. Deux jeunes garçons de 12 ou 13 ans, appelés Opli et Dopli, sont également logés au monastère. Ils ont été adoptés par les moines étant bébés et sont un peu simples d'esprit. Lors de ces présentations, Ambroise apprend incidemment que deux moines ont récemment disparu, les frères Armand et Lucien. Personne ne sait pourquoi ils seraient partis et les rumeurs vont bon train.

Au cours des discussions avec les moines et les gardes, Ambroise, Jabbert et Duromal apprennent également que certains morceaux du monastère sont extrêmement vieux. La plupart des bâtiments datent de 1605 mais les pères fondateurs ont amené des morceaux de Seshnela par la mer, la chapelle, entre autres, qui contient les reliques saintes, ainsi que plusieurs pierres de la bibliothèque.

La nuit venue, Dina se glisse dans le monastère avec l'aide de frère Bertrand. Loanna a bien sûr absolument tenu à l'accompagner. Les deux filles pénètrent par la petite porte de la cuisine qui sert normalement aux livraisons. Le trio se faufile ensuite jusqu'à la bibliothèque. Ce faisant, ils observent d'étranges allées et venues fort discrètes de la part de nombreux moines. Apparemment, le monastère a une vie nocturne assez animée. Dina reprend ses travaux de recherche avec frère Bertrand. Les deux apprentis chuchotent entre eux, penchés au-dessus de vieux livres poussiéreux, et Loanna en profite pour explorer un peu les environs. Pendant ce temps, Ambroise ne dort pas non plus. Il est parti faire une petite promenade dans les couloirs du monastère. En passant dans la cour, il croit apercevoir au loin une silhouette qui se faufile près de la chapelle mais lorsqu'il entre dans le bâtiment, celui-ci est désert.

Au matin, le monastère est en émoi. Frère Edmond vient d'être retrouvé mort, étranglé. En tant qu'étranger nouvellement arrivé, Ambroise est aussitôt suspect. Frère Thierry, chargé de l'enquête, lui demande de ne pas quitter le monastère. Au cours du repas de midi, le doyen s'exclame à voix haute que tout cela est la faute des manuscrits maudits de la bibliothèque. À ces mots, tous les moines baissent le nez dans leur assiette et font mine de n'avoir rien entendu. Tout ceci intrigue grandement Ambroise.

Dans l'après-midi, frère Bertrand vient trouver le sorcier dans la bibliothèque et lui demande son aide pour soigner un de ses amis, nommé Phaïstos, qui semble souffrir d'une étrange maladie. Le chirurgien accepte aussitôt. Bertrand lui explique que son ami doit rester caché et ne peut venir dans la journée. Il donne rendez-vous à Ambroise dans la bibliothèque, la nuit suivante. Le jeune moine laisse entendre que son ami sort quelque peu de l'ordinaire, ce qui ne manque pas de piquer la curiosité du sorcier.

Pour faire avancer son enquête sur la mort de frère Edmond et dans l'espoir de démasquer le meurtrier, frère Thierry convoque l'ensemble de la petite communauté à la chapelle. Ambroise, Jabbert et Duromal sont donc invités à s'y rendre en même temps que les moines et les apprentis. L'ancien soldat dirige une cérémonie magique et invoque le pouvoir de Dieu pour animer une relique sacrée qui se trouve être un bras squelettique. Ce bras peut répondre par oui ou par non aux questions qu'on lui pose, en oscillant vers la droite ou vers la gauche. Frère Thierry entame une série de questions. ``Quelqu'un

dissimule-t-il une arme ?''. Le bras bascule vers la droite. C'est 
un oui. ``A-t-elle servi à assassiner en secret ?''. Oui, répond le 
bras. ``A-t-elle tué des Malkionis ?''. Une fois encore, le bras 
s'incline vers la droite pour dire oui. ``Vient-elle d'arriver au monastère ?''. Oui, confirme le bras.

Frère Thierry jubile. Il est maintenant certain qu'Ambroise est bien le coupable et somme les gardes de s'emparer de lui et de l'enfermer dans une cellule. Le sorcier, affolé, réfléchit à toute vitesse à ces réponses qui l'accusent. Il se souvient alors qu'il a toujours en sa possession une des dagues des assassins de la lune bleue, récupérée lors de leur attaque à la Cité des Merveilles.[1] Les questions et les réponses du bras s'appliquent parfaitement à ces armes. Alors que les gardes s'approchent pour l'emmener, il se tourne vers le Prieur et demande l'autorisation de poser une question supplémentaire. Kyril de Montpiété connaît le sorcier et a du mal à se le figurer en assassin. Il finit donc par accéder à sa requête. Ambroise s'approche du bras et interroge à son tour. ``Est-ce qu'une personne de mon entourage ou moi-même a utilisé cette arme pour tuer frère Edmond ?''. Doucement, le bras bascule cette fois vers la gauche. C'est un non.

Frère Thierry pousse un grognement de dépit et fulmine. Son coupable vient de lui être enlevé. Le sorcier explique alors au Prieur qu'il a effectivement en sa possession une dague appartenant à des assassins car il enquête lui aussi sur le meurtre de Malkionis qui s'est déroulé à la Cité des Merveilles. Ambroise est blanchi de tout soupçon mais frère Thierry semble toujours persuadé que le sorcier n'est pas aussi innocent qu'il le prétend.

La nuit suivante, Loanna et Dina se glissent toutes deux à travers les bois jusqu'à la porte de la cuisine. Elles voient alors deux Dragonewts approcher et se cachent dans les fourrés. Le premier est tout noir avec une allure martiale et le second est vert et brun. Il lui manque un carré de peau sur le torse. Après avoir contemplé un instant la porte sans en comprendre le fonctionnement, les Dragonewts finissent par avancer et passent au travers du bois comme s'il n'existait pas. Quelques instants plus tard, une autre silhouette s'approche à son tour et vient frapper à la porte de service. Celle-ci s'ouvre pour la laisser passer. Les deux filles comprennent qu'il s'agit d'une des paysannes du village qui vient passer du bon temps avec un des moines. La porte n'est pas reverrouillée après son passage. Dina et Loanna en profitent pour se faufiler dans la cuisine et vont rejoindre Duromal dans sa cellule. L'apprenti leur raconte alors les
événements de la journée.

Les filles et Duromal se rendent ensuite à la bibliothèque et y retrouvent frère Bertrand attendant Ambroise. À ce moment là, la porte de la bibliothèque s'ouvre en grinçant. Les quatre jeunes gens n'ont que le temps de souffler leur chandelle et de se jeter dans l'ombre des étagères. La grande silhouette de frère Thierry se détache sur le seuil. Le moine entreprend de fouiller la pièce et les jeunes gens craignent d'être découverts d'un instant à l'autre. Loanna se glisse alors sans un bruit vers l'ancien soldat et l'assomme. Pour que son corps inconscient ne surprenne pas trop le prochain visiteur, les filles se glissent jusqu'à la cuisine pour y récupérer une cruche de vin. Elles en arrosent abondamment le pauvre moine et laissent le pichet vide à ses côtés. Duromal, inquiet de la réaction de d'Ambroise qui doit arriver d'un instant à l'autre, court prévenir son maître. Les deux filles restent discuter avec Bertrand. Dina et le jeune moine échangent leurs impressions sur les étranges événements du monastère pendant que Loanna fait le guet. Pendant ce temps, Ambroise voit donc arriver son apprenti tout penaud. Apprenant ce qu'ont fait les jeunes gens, le sorcier décide de remettre un peu d'ordre dans tout cela. Il commence par ordonner à Duromal d'aller chercher Jabbert et de retourner ensuite dans sa cellule pour ne plus en sortir. En passant dans la cour du monastère, Ambroise croit apercevoir une silhouette qui ressemble fortement à celle de frère Edmond, pourtant assassiné la veille. Il se précipite dans sa direction mais la perd de vue et ne parvient pas à la retrouver. Inquiet et intrigué, il finit par abandonner sa recherche et se rend à la bibliothèque. Le sorcier se met dans une colère noire contre les deux filles et les fait immédiatement ressortir du monastère. Il retourne ensuite dans la bibliothèque. Il s'approche de frère Thierry et le contemple un instant, un sourire ironique au coin des lèvres. Puis il se penche et le secoue. ``Eh bien, frère Thierry, dans quel état je vous trouve !'' L'ancien soldat ne sait trop comment justifier sa situation embarrassante et s'éloigne en grommelant.

Il faut plus qu'un sorcier furieux pour arrêter Loanna qui trouve dommage d'être chassée au moment où les choses commencent à devenir intéressantes. La Vinganne revient donc seule peu de temps après en sautant par dessus le mur d'enceinte à l'aide de la magie de sa déesse. Atterrissant souplement dans la cour, elle entend deux personnes discuter entre elles et se cache prestement. Les deux moines passent non loin d'elle et Loanna les entend murmurer qu'il faut se débarrasser d'Ambroise. Or l'un des deux conspirateurs n'est autre que le Prieur. Loanna retient son souffle et, dès que les hommes ont disparu à l'intérieur d'un bâtiment, elle court chercher Duromal dans sa cellule pour avoir un peu d'aide. Le pauvre apprenti est tout affolé de la voir arriver. ``Encore toi !? Mais le Maître vient de te chasser du monastère ! Oh là là ! Quoi ? Que je t'accompagne !? Il n'en est pas question ! Le Maître a été très clair cette fois : je ne dois plus sortir de ma cellule.'' Hélas, le malheureux Duromal n'est pas de taille à lutter contre l'opiniâtreté de Loanna. Elle finit par le convaincre du danger qui menace Ambroise et repart donc en direction de la bibliothèque accompagné d'un Duromal gémissant et tremblant en imaginant la colère de son maître.

Pendant ce temps, Ambroise profite de la présence de frère Bertrand pour l'interroger sur son fameux ami qui a besoin de soins. Après bien des hésitations, Phaïstos se montre enfin. Ce dernier est en fait une gargouille, venue avec les pierres originelles de Seshnéla. Elle a l'air étrangement mal en point. Dans son dos, des blessures suintent. Ambroise comprend qu'il y a en fait une cache dans le dos de Phaïstos. Usant de sa chirurgie, il réussit à l'ouvrir et en sort des livres à l'apparence ancienne et à la couverture en écaille. L'un d'eux a une couverture verte et brune. Une inscription sur les ouvrages indique qu'il s'agit des manuscrits de Venantius. Les pages sont légèrement rigides, transparentes et colorées. Elles sont faites pour être lues deux par deux, un oeil sur chaque page. On y voit des choses étranges, des couleurs changeantes. Peut-être sont-ce là les manuscrits maudits dont parlait le doyen ? Le sorcier termine rapidement de soigner la plaie de Phaïstos. La gargouille redisparaît dans les ombres. Ambroise renvoie ensuite frère Bertrand dans sa cellule et sort dans la cour avec les livres sous le bras. Il décide d'aller immédiatement parler de tout cela au Prieur qui lui a fait l'effet d'un homme raisonnable. Jabbert est toujours à ses côtés mais il est également suivi discrètement par Loanna et Duromal.

Ambroise va frapper à la porte du Prieur qui n'est pas encore couché. Il lui explique qu'il a trouvé les manuscrits maudits dont parlent les légendes du monastère. Secrètement, le sorcier pense avoir trouvé là les livres que cherchait véritablement Augustus. Le Prieur
écoute ses explications d'une oreille attentive. Puis, à un moment, en
passant près de Jabbert, il sort prestement un couteau de sous sa robe et le plante profondément dans le ventre du guerrier, qui s'effondre au sol. Le Prieur se tourne alors vers Ambroise, les yeux brillants d'une folie mauvaise. Le sorcier désarmé sent sa dernière heure approcher tandis que le Prieur avance sur lui. Son adversaire le regarde reculer en ricanant. ``C'est fort aimable à toi, Ambroise, de m'avoir apporté ce que je cherchais depuis longtemps'', dit-il en levant son arme. À ce moment là, Loanna ouvre la porte d'un violent coup de pied et projette sa lance en travers de la pièce. Elle empale le Prieur, qui s'effondre au sol dans un râle. Stupéfait, Ambroise reste un instant pétrifié, contemplant Loanna et le corps du Prieur sans dire un mot. Le sorcier reprend cependant rapidement ses esprits et comprend que quelqu'un --- Augustus ? --- avait pris le contrôle du Prieur. Sans chercher pour le moment à approfondir la question, il se précipite sur Jabbert pour le soigner. Le guerrier a une profonde blessure au ventre mais est encore en vie.

Au même instant, les deux Dragonewts, aperçus tantôt par Dina et Loanna, pénètrent dans la pièce en sortant d'un mur. Le vert et brun tend les mains vers l'un des grimoires, en arrache la couverture et se la plaque sur la poitrine. Il s'effondre aussitôt en poussière, ne laissant derrière lui qu'un squelette. L'autre dévisage un temps Ambroise, puis bondit par la fenêtre et disparaît dans la nuit. Duromal se tient hésitant dans l'encadrement de la porte, tremblant devant tout ce qui vient d'arriver et craignant la colère de son maître. Le sorcier fronce les sourcils en l'apercevant mais ne fait aucun commentaire sur sa présence. Il se contente de lui demander de récupérer les os du Dragonewt mort. Le sorcier compte essayer plus tard de reconstituer le squelette et de mieux comprendre comment fonctionnent ces créatures. Du bout des lèvres, Ambroise remercie Loanna de lui avoir sauvé la vie, puis lui demande de quitter le monastère, cette fois pour de bon, et d'aller se coucher. Le sorcier s'agenouille un instant devant la dépouille du Prieur et prie pour l'âme de celui qui fut son ami. Sachant que cette mort va provoquer des remous dans le monastère et ne désirant pas être vu en présence du corps, Ambroise quitte ensuite discrètement la pièce, laissant à d'autres le soin de donner l'alerte. Il retourne dans sa cellule pour y cacher les livres et le squelette.

Au matin, Ambroise apprend que le cuisinier a fui. Ce dernier est aussitôt suspecté du meurtre du Prieur. En fouillant le monastère, les moines découvrent de plus les cadavres des frères Armand et Lucien, dissimulés dans un recoin du cellier. Tous deux ont eu la tête tranchée. La culpabilité de frère Aymar semble ne plus faire de doute. Ambroise, de son côté, pense au contraire que le coupable n'est autre qu'Augustus, qui semble avoir la capacité de contrôler les corps. Le sorcier part aussitôt à sa poursuite avec toute sa troupe. Il retrouve le corps sans vie du cuisinier à quelques heures au nord du monastère. Ce dernier semble avoir rejoint un groupe de cavaliers juste avant d'être tué. Les traces de chevaux s'éloignent ensuite plus loin vers le nord et pénètrent dans le royaume occupé de Sartar. Ambroise est convaincu qu'Augustus faisait partie de ce groupe et qu'il recherchait les livres dissimulés dans la gargouille.

Abandonnant la poursuite, le sorcier reprend la route du clan Cynraini avec ses compagnons. Il conserve avec lui les manuscrits de Venantius dont il ne parle à personne. Il y a quatre livres de l'Empire des Amis des Wyrms, dont deux grimoires de sorcellerie, difficiles à déchiffrer. L'un porte sur la chirurgie, la reconstruction et la création de chimères [Dissection Parfaite, Enlever un membre, Fixer un membre, Fusionner les natures, Influencer l'embryon]. L'autre traite du savoir draconique [Fendre la langue, Fendre l'esprit, Chant Draconique, Danse Draconique, Éveiller le Dragon Intérieur].

[1] Voir Chapitre 05 : Démasquer le traître, message n°8466 : http://fr.groups.yahoo.com/group/Glorantha_VF/message/8466

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