> > c'est l'idolâtrie des païens qui pervertit les essences et les
> > transforme en démons ou divinités païennes, parce que c'est une
> > forme d'adoration impure.
> Je ne suis pas sur que les païens soient assez puissants pour
> corrompre les essences, mais, d'un autre coté, les dieux et esprits
> des païens ne sont que des essences et sorciers pris à leur propre
> piège. Alors...
C'est ce que me suggèrent les règles sur le culte inadapté : comment expliquer sinon, par exemple, que Gerlant Flammépée, puissant saint malkioni bien orthodoxe, puisse être amené à offrir des prodiges à ceux qui l'adorent sous le nom de Porte-flamme, dieu guerrier de Tarsh ? L'exemple est à la page 225 des règles d'Herowars.
Il me paraît inconcevable qu'un saint malkioni offre son soutien à des païens à travers l'octroi de prodiges (hérésie !) s'il n'y est pas en quelque sorte forcé par la puissance de la foi des croyants. On assiste à une sorte de dédoublement du saint : à côté du saint malkioni intègre apparaît un double perverti par la foi des infidèles païens, un dieu imparfait qui leur offre prodiges et soutien. Ce processus de dédoublement est difficile, puisque l'essence même du saint doit résister à cette hérésie : d'où les désavantages du culte inadapté.
Le problème est de savoir s'il y a alors scission entre la partie intègre du saint et la partie impure qui se transforme avec difficulté en dieu imparfait (avec sur le long terme une scission totale : un dieu et un saint parfaits ?) ou si il y a maintien de l'unité du saint, moitié intègre, moitié corrompue (avec la possibilité à terme, si la foi des polythéistes est plus forte que celle des monothéistes d'en faire un dieu ?).
Ce qui m'arrange pour ma campagne, c'est l'idée qu'une essence puisse être corrompue, mais ce n'est pas un argument. Ce sont en effet les exemples de Worlath, Humct, Ehilm et les autres qui m'ont poussé à penser cela. Ces faux dieux n'en possèdent pas moins un pouvoir réel : les malkionis ressentent bien la brûlure du soleil, la morsure de la mort ou le souffle des tempêtes. Or si on prend l'exemple du soleil, il devait bien exister en Damlastan dans sa forme magiste, c'est l'entrée de l'illogisme dans le monde qui l'a corrompu et en a fait Ehilm. Ou bien est-ce que je m'égare ?
Je n'y avais jamais véritablement réfléchi auparavant, et je dois dire que je suis dubitatif. Une idée, des arguments ?
> > L'existence dans les règles de HW du "culte inadapté" est bien la
> > preuve que :
> > 1) les frontières entre les différentes formes de
> > magie et les modes de représentation qui leur sont associés ne
> > sont pas étanches, mais poreuses ;
> pour moi c'est plutôt la preuve que ce n'est pas si poreux que ca :
> c'est très inefficace, ce qui prouve bien qu'ils se trompent
> complètement sur la nature de l'entité adorée, ce qui prouve bien
> que les entités ont des natures propres, indépendamment de ce que
> peuvent croire certaines tribus humaines.
Je suis d'accord pour admettre que les entités ont des natures propres, indépendamment de la foi des humanoïdes. Mais, en ce qui concerne le culte inadapté, c'est une question de point de vue : le verre est-il à moitié vide ou à moitié plein ? Pour moi, le fait que le culte inadapté existe est la preuve d'une certaine porosité et son inefficacité la preuve que les entités ont une nature propre qu'il est difficile de violer, de modifier par le culte inadapté. Cependant, si la chose est difficile, elle est cependant possible : les barrières entre les formes de magie ne sont pas absolues. AMHA évidemment.
Julian Lord scribebat :
> > L'existence dans les règles de HW du "culte inadapté" est bien la
> > preuve que :
> > 1) les frontières entre les différentes formes de
> > magie et les modes de représentation qui leur sont associés ne
> > sont pas étanches, mais poreuses ;
> HQ aura des règles de "Magie Commune", qui est une forme de magie
> qui prend sa source dans les trois outremondes (magiste,
> polythéiste, psychique) en même temps.
C'est bien dommage, jamais bien l'idée que les conceptions du monde
(Weltanschauung) des différents habitants de Glorantha soient
tellement incompatibles qu'elles rendent leurs formes de magie
quasiment incompatibles, pas seulement en théorie, mais aussi dans la
pratique du système.
Mais bon, on verra tout ça le moment venu.
> Mais je crois que tu regardes la question dans le mauvais sens :
> Les trois formes principales de magie tendent à se purifier (du
> point de vue de la progression des capacités magiques des Héros,
> ces derniers se défont progressivement de tout ce qui n'appartient
> pas à la forme de magie qu'ils pratiquent), et non pas à se
> mélanger.
Je suis plutôt d'accord avec toi dans la majorité des cas, mais que fait-on de la déesse lunaire ? Cette puissante quêteuse héroïque, (re) devenue déesse a, au contraire, combiné des formes de magie hétérogènes. De même que notre sympathique ami Arkat : né brithini, mort troll.
De plus, je n'exprimais pas une évolution inévitable du monde vers
une plus grande porosité des magies et des outremondes. Je faisais
juste un constat : ces barrières ne sont pas étanches.
Ce que je pense, c'est que ce sont les actions des humanoïdes de
Glorantha qui modifient ces choses : le fait de se mettre à pratiquer
un culte inadapté, ou au contraire de réprimer les pratiques
déviantes.
La Guerre des héros aura aussi un grand rôle à jouer de ce point de
vue là, AMHA.
> Et puis elles sont moins poreuses qu'elles ne s'affrontent dans une
> zone commune appelée Plan des Héros ou encore la Guerre des Dieux.
Je suis d'accord, mais c'est à cette porosité (j'abuse un peu, mais c'est l'entêtement de la jeunesse, pardonne-moi) que j'attribue la possibilité que ces outremondes puissent s'affronter. Si les barrières étaient étanches, il y aurait juxtaposition, non conflit, AMHA.
Pourquoi je me suis lancé dans cette discussion-là ? Inconscient que je suis !
Amitiés à tous.
Babel Demeter.
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